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C’était un matin il faisait chaud

mercredi 23 mars 2011, par sebmenard

**seconde version

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C’était un matin il faisait chaud et tu avais déjà manqué deux bus [1] — les rues étaient vides et c’était vendredi [2] — en arrivant au checkpoint [3] les fusils [4] les bagnoles militaires les types en treillis les caméras la chaleur et le vent chaud là qui soulève la poussière.


**première version

c’était un matin il faisait chaud et tu avais déjà manqué deux bus (1) - les rues étaient vides (2) et c’était vendredi - en arrivant au checkpoint (3) les fusils (4) les bagnoles militaires les types en treillis les caméras la chaleur et le vent chaud là qui soulève la poussière.

1. la gare routière la tour de béton quasiment vide les murs noirs et l’odeur de la pisse contre le bitume les coins crasses et les types qui gueulent des noms de villes comme ça dans le noir parfois - tu ne les vois même pas

2. c’était le premier vendredi du ramadan et tu avais décidé d’aller à Jérusalem - les rues étaient vides seulement les bus seulement les taxis filaient sur la route de Jérusalem - et tu entendais les klaxons au loin les rideaux en fer devant les magasins les couleurs de la ferraille - entre les murs en pierre les affiches collées dessus les gyrophares de quelques bagnoles de flics - ils tournaient dans le soleil

3. tu marchais et tu pensais pas que c’était possible il y avait un panneau les femmes de ce côté les hommes de ce côté - et pour les hommes il fallait contourner un morceau du mur aller jusqu’au rond-point et passer un premier barrage les types criaient partout les bagnoles accéléraient et les fusils attendaient - les femmes de ce côté les hommes par ici

4. les fusils attendaient tous des ombres dans le soleil des morceaux de fer entre leurs mains des cannes encore - il était là il disait avancez il disait c’est par là il disait pas ici il disait rien il regardait il avait un fusils dans la main ils étaient pleins tous fusils dans la main - ils attendaient à l’ombre d’un parasol c’était écrit dessus police et puis dans une autre langue aussi - ils attendaient lunettes de soleil et fusil mitrailleur - tu t’étais plutôt bien habitué aux fusils mitrailleurs ça ne te faisait plus grand chose les fusils mitrailleurs (5)

5. tu te rappelles même un matin au checkpoint le bout de son fusil mitrailleur était là contre ta jambe le métal froid contre la jambe - la sensation du métal froid du bout d’un fusil mitrailleur contre ta jambe dans la chaleur d’un bus au checkpoint de Kalandya un matin d’été - tu te rappelles très bien - après tu as vu son doigt sur la gâchette


[1(...) la gare routière la tour de béton quasiment vide les murs noirs et l’odeur de la pisse contre le bitume les coins crasses et les types qui gueulent des noms de villes comme ça dans le noir parfois — tu ne les vois même pas (...)

[2(...) c’était le premier vendredi du Ramadan et tu avais décidé d’aller à Jérusalem — les rues étaient vides seulement les bus seulement les taxis filaient sur la route de Jérusalem — et tu entendais les klaxons au loin les rideaux en fer devant les magasins les couleurs de la ferraille — entre les murs en pierre les affiches collées dessus les gyrophares de quelques bagnoles de flics — ils tournaient dans le soleil (...)

[3(...) tu marchais et tu pensais pas que c’était possible il y avait un panneau les femmes de ce côté les hommes de ce côté — et pour les hommes il fallait contourner un morceau du mur aller jusqu’au rond-point et passer un premier barrage les types criaient partout les bagnoles accéléraient et les fusils attendaient — les femmes de ce côté — les hommes par ici (...)

[4(...) les fusils attendaient tous des ombres dans le soleil des morceaux de fer entre leurs mains — il était là il disait avancez il disait c’est par là il disait pas ici il disait rien il regardait il avait un fusil dans la main ils étaient pleins tous fusils dans la main — ils attendaient à l’ombre d’un parasol c’était écrit dessus police et puis dans une autre langue aussi — ils attendaient lunettes de soleil et fusil mitrailleur — tu t’étais plutôt bien habitué aux fusils mitrailleurs ça ne te faisait plus grand chose les fusils mitrailleurs (...)

(...) tu te rappelles même un matin au checkpoint le bout de son fusil mitrailleur était là contre ta jambe le métal froid contre la jambe — la sensation du métal froid du bout d’un fusil mitrailleur contre ta jambe dans la chaleur d’un bus au checkpoint de Kalandya un matin d’été — tu te rappelles très bien — après tu as vu son doigt sur la gâchette (...)