Ce matin j’écris un poème comme j’en écris peu (mais les 36 poèmes sont aussi tous des textes comme j’en écris peu) et j’ai cette tension de langue vers des poèmes — finalement la dernière fois c’était même période l’année passée ça avait donné les deux séries Génération Poussière et Des voix parlent (encore) dans le noir — on pourrait faire un peu de ménage dans ces séries de texte — mais tout de même retenir — c’est certain — le lien entre la période noire fin d’automne début d’hiver le travail et l’écriture.
Dans ce poème il y a donc des mots comme j’en utilise peu — le poème s’est écrit mentalement entre la porte de la maison et le quai de la gare — sur le vélo — avec la petite pluie fine et froide de novembre — avec les lumières blanc jaune de la ville — avec le son d’un tramway sur ses rails — avec un camion aspirant les feuilles sur le parking de la place du marché — avec la lumière rouge d’un vélo devant — avec la tête vide des matins trop rapides.
Souvenir d’avoir dit aux jeunes que Kerouac son rêve c’était un Proust qui court mais pour quelle raison ai-je dit ça — et puis qu’est-ce que je sais de Proust — rien car mon heure n’est pas encore arrivée (ça aussi leur ai dit) (et l’écoute alors).