journal permanent | 5 août 2023

expérience d’écoute d’une plante, une aloé via le Bamboo, « music of the plants »

froid, août !
parti sans veste chaude

pluie toute la nuit
les gouttes sur la toile
au matin tout mouille
peau un froid dans l’os
(un repas chaud
à prix libre)

lorsque la plante a eu
son coup de folie son rythme
rapide j’ai croisé la piste
« sa colère est… »

(n’est-ce pas plutôt
« ma colère est… »)

l’anarcho-primitivisme ?

j’ai peur
j’ai peur du noir et des grands projecteurs
j’ai peur des chiens et des serpents
j’ai peur
j’ai peur des grandes foules et des messages radio
j’ai peur des sirènes dans la nuit
j’ai peur
j’ai peur des grands mots d’ordre et des chaînes d’information
j’ai peur des gros titres et du maintien de l’ordre
j’ai peur
j’ai peur des regards noir au bout du champ
j’ai peur du diesel d’un vieux poids lourd dans les villages endormis
j’ai peur
j’ai peur des grands entrepôts, des cargos et des porte-avions
j’ai peur des algues et des méduses dans l’Atlantique
j’ai peur des fonds vaseux, des limons gazeux et des cyano-bactéries
j’ai peur
j’ai peur de la montée des eaux, des chiffres du CO2, des canicules et des climatiseurs
j’ai peur des colères et des cris, des grands gestes et des vengeances, j’ai peur
j’ai peur des frontières et des postes de douane, j’ai peur des rues vides en ville la nuit, j’ai peur des étouffements, des muscles et des grands fonds
j’ai peur des eaux stagnantes et des poulaillers, j’ai peur des cages jonchées d’excréments et des oiseaux enfermés
j’ai peur des bétons rouillés, et des périphériques éclairés sous la pluie
j’ai peur de certains regards et de certaines façons de rester immobile
j’ai peur des chefs et des sous-chefs, des petites phrases
j’ai peur des outils coupants et

j’ai peur de n’avoir su écouter, de n’avoir su dire, de ne pas comprendre,