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journal permanent | 29 avril 2016

vendredi 29 avril 2016, par sebmenard

Kendice (Slovaquie) — Muszyna (Pologne).

72km. 600 mètres de dénivelé positif.

Sale temps qu’on fuit. Je veux dire : c’est comme si on roulait au devant de la pluie (mais comme on a de bonnes jambes — on l’a pas vue — la pluie).


Avons traversé à nouveau la Slovaquie en moins de deux jours. C’est beau. Mais c’est un problème de bagnoles (une route il y a trop de bagnoles et de trucks — ils te passent trop proche toute la journée — bon voilà — c’est ça). C’est un problème de temps (au midi il fait neuf — 9 — degrés — quand on mange le repas — ensuite on va boire un café un capuccino un chocolat chaud dans un motorest c’est ça le nom). Bon on file quoi. La Pologne.


On longe une rivière. Trouvé un plan pour Cravovie. Se poser là-bas trois jours peut-être. Dans une auberge on goutte des liquides et des voix — aussi des pommes de terre frites — ce qui est vraiment n’importe quoi. Avons rempli nos bouteilles d’eau nos réserves.


20h37 — un camion de police — ils veulent des passeports — dans ce monde et au moment présent le nôtre suffit amplement — on dort là — sur le terrain en face l’usine de flotte en bouteille — à Muszyna donc — et sous un abri en bois.


Entre autres choses : en Europe on accuse quelqu’un — un être humain — quelqu’un comme nous tous - comment pourrais-je dire ça — d’anticapitalisme — c’est le mot c’est ça le doute on se dit que peut-être c’est un anticapitaliste (grande chance pour que tous ici bas nous n’y comprenions rien — c’est ça le grand jeu) — il y a l’edito d’Arnaud (L’Autre quotidien du 28 avril donc) — c’est magnifique et puissant — il y a les camions qui n’en finissent plus de rouler et nous autres tous incapables — on ne sait rien et pourtant — on avance doucement doucement — il y a quelques notes ici chez Joachim par exemple mais aussi chez Philippe Aigrain — il y a beaucoup de choses en même temps — il y a le plat de boulgour et de carottes avalé et les camions qui continuent — il y a nos mots qui disent qu’il ne faudra jamais oublier ça — les petites choses toutes petites choses que nous apprenons sur la route.