journal permanent | 15 août 2022

nuit noire et sylvaine un cri se répète et des pas fouillent fouissent grognent un sanglier elle dit un sanglier sur son territoire — sabots dans nuit l’humus fouillles humides la terre noir noir une bête curieuse comme toutes les bêtes se demande peut-être pourquoi tout ce plastique à la fin renifle — renifle — renifle les alentours immédiats piétine pendant que les corps humains se serrent l’un contre l’autre car c’est ainsi que depuis si longtemps les inquiètudes ou la vie les poèmes et les questions essentielles surgissent : le poème a-t-il précédé le biface ?

eaux vents pierres feuilles oiseaux matières ligneuses mixions pollen micorhize soupes premières sans cesse brassées souviens-toi tout ça parle une toute autre langue qu’en dedans bien enfoui quelque chose toi comprend sans prendre gare au loup voilà — écouter ça signifie continuer — tenir le chemin (ligne de partage des eaux méditerranéennes et des eaux de la Mer du Nord, juin 2015)