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journal permanent | 23 août 2022

mardi 23 août 2022, par sebmenard

le frais cresson bleu ça ne je connais pas les yeux sauvages ouverts sauvage la vie ça fait parfois une coulée les mots — un déversoir à graminées — et de pruneliers, de merisiers, de mûriers, de plantains — or écoute-moi bien : puisque toutes choses dans la nature se déroulent avec une certaine nécessité éternelle et une souveraine perfection — puisqu’une auge t’attends en bas d’un champ, un pré, un coteau, alors tu seras cette bête assoifée.


quand c’est flairer les eaux troubles, profondes, fraîches, vaseuses des lacs dans grand silence — une joie atone — corps trempés peaux salées traces, crasses — et même si les algues — et bien plus souvent que tu ne le penses — et secrétions de batraciens, sucre de nénuphar — larves de mosutiques, excréments de chevreuil, pisse, sève, mycélium et encore : as-tu déjà ouvert les yeux dans les eaux troubles, profondes, fraîches, vaseuses, des lacs et dans un grand silence la poésie crawle car tous les corps soit se meuvent, soit sont au repos (bon courage).


comme si nous savions déjà que la vie surgit d’une autre grammaire


en ce temps-là nous allumions un feu pour repousser les insectes — on écoutait les péniches filer sur le fleuve — on avalait nos plats dans le noir — on s’endormait complets monstres des chemins (Vac, Hongrie)


un soir à chercher l’abri comme d’autres mammifères nous allongeons dans la couche d’autres bêtes des humains peut-être les herbes lissés par leur nuit moustiques en nuée — les pleurs dans le noir je t’assure c’est un renard (proche Vienne, Autriche).


Ellen Melloy : C’est ici que nous observons d’autres villes croître à en perdre la raison

Luz Volckmann, Aller la rivière


soir fin août
déjà les nuits plus fraîches
plus longues
et comme je pense
à la saison qui vient


le sommeil de l’enfant
tremble toute les nuits depuis
une semaine

la poésie un
inachevé
du déjà disparu
échoué


mais l’Inn et le Danube se mélangent limons boues vagues à grands fracas tonnerre et les éclairs nous abreuvent au club de kayak de Passau le torrent gonfle — nous autres vivants mammifères vivant cette nuit ensemble cherchons peut-être tous un sens aux bassins versants et aux boues une façon de s’inscrire ici ou là appartenir et observer comme les bêtes passent et vivent l’orage imiter reproduire réptons les gestes chose première et la nuit.