« Cueillir melons, prunes et pêches, boire et manger, et jouer du bugle toute la journée durant. Telles sont les glorieuses activités auxquelles s’adonne tout fier penseur, lancé dans (cette) course en préparation à la vie éternelle. »(Ralph Waldo Emerson)
p. 90
« À présent : lâcher ce qu’on a connun’être pas étroit, maissomptueux ; trouver un monde, un motqu’on ne connaissait pas »
p. 95
« Un homme peut bien connaître par cœur deux cents noms de couleurs de chevaux en espagnol, et pourtant se faire (...)
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La réserve
L’indescriptible et pur plaisir de partager des textes.
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Sikelianos, Eleni | Du soleil, de l’histoire, de la vision
18 juillet 2018, par sebmenard -
Bass, Rick | Le journal des cinq saisons
17 juillet 2018, par sebmenard« Un artiste — au contraire d’un astronome — oublie que tout cela n’est pas vrai. Il oublie qu’il n’exerce aucun contrôle, et que presque tout ce qu’on fait, en tant qu’artiste ou être humain, n’est qu’une ombre, et peut-être même pas. »
p. 54
« L’hiver n’est pas fini, loin s’en faut. La plupart d’entre nous auront déjà dépensé toute leur énergie en s’appliquant à aimer et à franchir le haut et le long mur de neige de janvier. Et voici que commence février, alors que les réserves de forces sont épuisées. C’est (...) -
Stasiuk, Andrzej | Journal de bord (in. Mon Europe)
14 juillet 2018, par sebmenard« Revenons au Danube, « Père de tous les fleuves ». De ses sources à son delta, il s’appelle successivement Donau, Dunaj, Duna, Dunav, Dunarea. La ligne de partage des eaux carpatiques passe à dix kilomètres de chez moi. Le défilé de Regietówka se trouve au pied de Kaworzyna Konieczniańska. Le torrent Regetówka se jette dans celui de Zdynia qui, à son tour, plonge dans les eaux de la rivière Ropa, qui, elle, va se perdre dans celles de la Wisłoka et celle-ci, comme l’indique sa parenté linguistique, (...)
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Fănuş, Neagu | Nomadul
10 juillet 2018, par sebmenard« NOMADUL
On a surnommé Panait Istrati « le vagabond génial » — ainsi il demeurera inscrit dans les siècles, car son esprit ignorant les lettres de cachets, était courageux, révolté, semant tel le vent au printemps à Brăila, de la poussière verte de l’Orient, de la poussière noire des Balkans.
Il est né, sans doute sur un lit fait de planches de bateau, lorsque la lune au bord du Danube, engendre des poussins fous ; il faisait partie des hommes qui ne veulent pas mourir avant d’avoir pu tirer dix diables (...) -
Sikelianos, Eleni | Le livre de Jon
6 juillet 2018, par sebmenardLA LUMIÈRE S’ASSEMBLE AUTOUR DES MIENS
La lumière traverse, elle estbelle, aussi ; ainsides yeux des miens. Les miensconvergent sur des autoroutesvers des bus afin de sillonner les belles routesaméricaines, en fredonnant, ils sont aveugles.
Les miens font du vélo près des autoroutres, munis d’armes qu’ils maîtrisent mal, articulant des mots en forme de cercles de fumée qui planent dans un ciel sombre et lointain. Les miens rient dans le noir. Ils n’ont pas de dents dans la bouche ; de là ces (...) -
Giono, Jean | Les vraies richesses
8 mai 2018, par sebmenard« Jusqu’à neuf heures du matin, la rue sert de couloir à ceux et à celles qui vont au travail. Le travail ici n’est plus à meusure de l’homme, ni de sa joie, ni de son cœur. Il est devenu laid, inutile et dévorant. Il semble n’exister que pour user de la matière humaine. Il ne fonctionne plus suivant les lois naturelles de la transformation. Il ne se sert plus de l’admirable sens ouvrier de l’homme. Il est impersonnel, collectif ; plus que tout il donne l’impression du vide et de l’inutile, et il détruit (...)
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Collin, David | Vers les confins : voyages, dérives, épiphanies
29 avril 2018, par sebmenard« Petite cellule de temps et d’espace : trois secondes. De quoi s’agit-il ? Sinon d’un moment infime placé au cœur du marché lointain, d’une percée dans l’intime. Alors voici : j’étais là, debout, à regarder passer les familles ouïgoures et leurs charrettes, à sentir la poussière nous envelopper. Désolé du cliché, mais il s’agissait vraiment d’un nuage de poussière qui rendait tout vaporeux. J’étais seul. Un moment seul à les regarder passer, à ne plus circuler, fixé sur un autre temps, sur le regard très ancien (...)
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Bourrion, Daniel | Lieux
7 mars 2018, par sebmenard« Au fond alors, centre presque géométrique, est le village. C’est là qu’on va et c’est de là, donc, qu’on ne peut pas s’échapper bien qu’on tente une sortie à chaque fois que l’occasion qui nous y amenait est passée — toujours on y retourne, bille dans son bol roulant au creux retombant pour l’éternité. Cela n’a pas de sens, on le sait bien, il suffirait de partir sans se retourner cette fois mais quelque chose toujours nous tire en arrière, le temps lui-même peut-être avec sa lourde cargaison de morts dont (...)
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Cnudde, Sandrine | Patience des fauves
10 janvier 2018, par sebmenard« Si je vous raconte ça, c’est que je suis en train de poser des balises, je jalonne, j’inventorie, j’herborise ma sauvagerie. »
p. 28
« Se réfléchir en un trou d’eau, à un pas du renversementet laisser à une seule question le soin d’exister : Qu’allons-nous devenir ? »
p. 31
« En partant de chez moi à pieds pour rejoindre ma résidence d’écriture, près de 200 km plus à l’ouest, il me semble avoir accompli non pas un acte courageux (quel serait le courage à faire ce qu’on aime en totale liberté ?) mais (...) -
Le Querrec, Perrine | Bec & ongles
7 janvier 2018, par sebmenard« C’est plus la mort qui fait peur, c’est la vie. »
p. 12
« C’est comment qu’on agit ? J’appuie où, je monte où, je vais par où, je suis qui, je suis quoi, je courbe quelle échine, arrache quelle épine, entame quel chant, rampe dans quel camp, brandis quel pouvoir ? »
p. 13
« Rendez-nous nos queues, nos écailles, nos nageoires. Reprenons au début. O l’Oméga, l’abécédaire de la vie, pas à pas, mot à mot. Risquons une approche nouvelle. Sensible. Remettons les armes, déposons les griefs, ravalons la (...)