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Le Pennec, Thierry | Un pays très près du ciel
mardi 11 février 2014, par
on a beau faire c’est toujours (…)
on a beau faire c’est toujours
par temps du nord qu’on se trouve
à planter les bulbes les Mulhouse dans la note
aiguë des lignes électriques qui vont
et viennent d’un bout à l’autre du jardin
potager boue froide à l’extrémité
des doigts collée cordeau le fil équilibriste.
elle d’enfourcher son mec (…)
elle d’enfourcher son mec
dans l’orage lointain trois ou quatre
lueurs et coups de rein « j’aime
jouer avec quand c’est ferme » le port
survolé le départ,
l’estuaire l’embouchure
des cuisses ô ma directive.
deux fois par an (…)
deux fois par an je m’assois
devant le mur de façade avec un linge
sur les épaules elle tourne autour de mon
crâne il fait beau je suis à l’intérieur
d’un manège de doigts de légers coups de ciseaux
de mèches tombantes ses cuisses
parfois me frôlent sa motte pubique je me souviens
du poème « les chercheuses de poux ».
gueule
demi-cuite hier au soir
je me serre près du poêle
encore tiède ce matin
comme au XIXe sicèle
flattant ma vie de la main
les membres de la famille
épars un peu partout
le chiot veut qu’on lui ouvre
un grand carré de chaleur
il fait gris comme souvent
à cette époque tout à l’heure
j’irai au jardin concevoir
un autre morceau d’écriture.
Thierry Le Pennec, Un pays très près du ciel, Le dé bleu, 2005.
Peut-être déjà la claque de ce qui se mêle d’intîme et d’ordinaire — de chaud et d’air frais - les vents les corps.
Peut-être aussi d’avoir entendu dire une fois live — et comme c’était simple et entier — dans le sens positif des termes.
Peut-être cette fascination devant celui qui — vrai — peut faire mâraichage comme poésie — comme c’est à dire : et.
Peut-être une cassure des mots une langue vraiment langue — c’est à dire : entière.
Peut-être comme un chemin de possible.