journal permanent | 25 avril 2023

graminées à hauteur d’humain grand vert et tiges un chevelu dans terre — chiendent et les autres la morsure ou la caresse — un entre-deux mange tout en moins de temps qu’il n’en faut — si la houe tient dans les mains gare au dos — ensuite et comme pour toutes choses : amender et couvrir — attendre et patienter sans oublier les prières aux petits dieux.

longues journées de travail avalées sèches — une méditation au couteau japonais — l’arrachage des graminées, une houe de tête et travail d’inspire expire — en peu de mots l’essentiel tient.

le gaillet croisette et les œufs
la tête en bas

avec les têtes d’orties la vie en poudre ou fermentée — des racines de raifort ou de la prêle séchée — une eau de source sinon de pluie ou comme être léger léger léger une chanson qu’il chantait le matin parfois le soir quand c’est temps de couper des légumes — mon rêve ce serait d’être là faire la vaisselle et le jardin — apprendre à plier du linge avant 40 ans ou réussir un semis de carottes — je voudrais te le dire mon poème d’amour.

sauf la poésie — compositions écrites avec l’intention de sauver le monde — Po Kiu-Yu par Claude Roy

dans cinq milliards d’années — notre galaxie devrait percuter la galaxie d’Andromède — créant un quazar — déployant une telle quantité d’énergie que tout notre petit bazar n’y survivrait absolument pas — ce serait approcher les affres de la mort — si la vie et la mort gardaient quelque chose comme du sens, d’ici là.