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journal permanent | 26 décembre 2017

mardi 26 décembre 2017, par sebmenard

Les jours filent. J’accumule des notes. Sur des pages, des tickets de carte bancaire (j’utilise une carte bancaire), des prière(s ?) d’insérer, des morceaux de papier, des fichiers. Où ça finit, ça ? Pour les articles à paraître sur Remue, je parcours quelques centaines d’images (les routes, vers 2015-2016) — j’aimerais en faire quelque chose de tout ça (cette façon de toujours tout vouloir transformer en quelque chose). Mais c’est que je note quelques pistes et ensuite — tout disparaît dans un flou étrange (le 17, ce pourrait être lire ardemment, hardi ! — courage ! — et dans la pleine tendresse dans le même temps je le dis dans ma tête, le note et pense aussi à quelques mots de Bernard Noël alors que le vent gonfle l’eau du fleuve) — 


 « J’ai cet infini jouissable de l’instant présent, durci en moi, un vrai dimant qui flamboie dans mon corps. J’ai la parcelle du tourbillon en moi, du tourbillon fulgurant, en moi, c’est vrai, en moi qui ne suis rien, qui ne suis qu’une poussière. Comment est-ce possible ? J’appartiens à l’histoire du monde, j’ai tout à coup cette importance terrible qui est tombée en moi et a fait entrer mon âme ! »

Le Clézio, L’extase matérielle, p. 141 de l’édition Folio.

 « Il n’y a rien qui justifie un bonheur idéal, comme il n’y a rien qui justifie un amour parfait, absolu, ou un sentiment de foi totale, ou un état de santé perpétuelle. L’absolu n’est pas réalisable : cette mythologie ne résiste pas à la lucidité. La seule vérité est d’être vivant, le seul bonheur est de savoir qu’on est vivant. »

Le Clézio, L’extase matérielle, p. 156 de l’édition Folio.

(Comment suis-je arrivé là ? C’est que Daniel Biga en cause il y a des dizaines d’années — peut-être dans L’Amour d’Amirat ? — et qu’Emmanuel Ruben à son tour m’en a parlé il y a quelques semaines — le livre était à vendre d’occasion…)


 « Un enchevêtrement d’exigences se pressent derrière le mot “poésie” — vraincre le temps, l’arrêter par la beauté ; exprimer une individualité irréductible d’une façon qui puisse être reconnue socialement ou, à la Withman, parvenir à l’universalité en étant irréductiblement social, moins une personne qu’une technologie nationale ; triompher du langage et du système de valeur de la société telle qu’elle existe ;proposer une échelle de valeur au-delà de l’argent. Mais le point commun de toutes ces exigences, c’est que nul poème ne saurait les satisfaire. »

La haine de la poésie, de Ben Lerner, traduction de Violaine Huisman, éditions Allia, p. 83.


Quelle fatigue anéantit toute tentative alors que la nuit là venue ? Est-ce important ? Est-ce grave ? Est-ce ? Parti lire dans le noir.

Avec ma frontale.