et le chant ne surgit pas : nulle inquiétude (enfin !).
Écrire. Mais peut-être pas directement ; il faut toujours un petit temps à l’évènement pour se faire parole. Comme si son sens et même sa forme devaient passer par un long chemin intérieur avant de trouver leur cohésion. Carol Dunlop & Julio Cortazar, Les autonautes de la cosmoroute, éditions Gallimard.
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Traces, poussières, surgissements, refuges
Traces, poussières, surgissements, refuges est soutenu par le Centre National du Livre : Bourse Découverte Poésie commission 2018. Ici en ligne : version partielle du travail en cours.
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30 juillet 2019, par sebmenard -
Blocs | 27
30 juillet 2019, par sebmenardje dis au froid qu’il est le froid debout dans le froid : « tu es le froid » — j’essaie je tente et je nomme les choses, je rends au cosmique son existence — je rends aux arbres, aux forêts, aux bois, leur vérité : « vous êtes arbres, vous êtes forêts, vous êtes bois, voici votre vérité » mais — le froid, les forêts, la boue, la matière ligneuse et l’humus portent-elles une forme d’importance à l’expression d’une vérité, même fausse ? — puis je dis debout dans la forêt « chers vieux sages votre parole me (...)
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Blocs | 26
30 juillet 2019, par sebmenardJ’ai lu Claude Roy, Julio Cortazar, Kenneth White et Richard Brautigan. Je ne sais pas si ça peut « aider ». J’ai aussi semé des fèves, planté des aulx. Avec mon fils. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment, d’autant qu’il a gelé pour la première fois de la saison hier. Mais c’est comme un genre d’image — un mantra pour le karma. Planter. Semer. Lire. Malgré tout. Malgré tout ce bazar. Nous avons aussi récolté des petites pommes sauvages comme Mario Rigoni Stern le raconte (c’est mon fils qui les avait (...)
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Blocs | 25
27 juillet 2019, par sebmenardadoncques 6h50 et dehors — tourné vers l’est — je suis debout, je suis debout — je suis debout et je sens ça la vie je sens ça ah ! — ah ! — ah ! lire Han Shan, Li Po, par 0°C un matin bleu ça nous tient ça tient oui — et c’est pareil besoin d’espace de dehors pire quasi un territoire où pisser contre chaque arbre, chaque pierre, un lieu où pisser où être (je cherche aussi des livres Mohamed El Amraoui, de Li Po, de Jean-Pascal Dubost, de Lucien Suel, de W.C. Williams, de Julio Cortazar, et un truc en cuir (...)
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Blocs | 24
27 juillet 2019, par sebmenardà dormir et s’enfoncer dans grande fatigue — à tomber dans grande profondeur — à s’en remettre et se demander quelle chose « pure » ça cherche tout doucement : je dis au revoir / à quelque chose / mais je ne sais pas à quoi10. Kenneth White, « Après-midi d’automne ». ↩︎
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Blocs | 23
26 juillet 2019, par sebmenardla-poésie-la-recherche-d’une-façon-de-se-taire.
04.05.12deux, trois mots seuls peut-être suffiraientFred Griot, Refonder, Dernier Télégramme. -
Blocs | 22
26 juillet 2019, par sebmenardPer Epen Stoknes est-il un poète ? La lassitude de l’apocalypse est-elle le titre d’un poème ? Je me demande souvent si la poésie peut quelque chose face à l’effondrement. Peut-on écrire des poèmes sans pétrole ? Je ne sais pas ce que fait le poème. Je ne sais pas ce que fait le poème mais je sais qu’il y a des choses dans le monde qui n’étaient pas là avant, ou en tout cas pas de façon si critique, comme les pluies acides, l’eau acide, la pollution des neiges du Pôle Nord par le plomb. Les boîtes d’huile (...)
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Blocs | 21
26 juillet 2019, par sebmenardon entasse ça — on reçoit ça — on garde ça — on ne sait rien « au juste ».
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Blocs | 20
26 juillet 2019, par sebmenardet si toi aussi tu te retrouvais comme les femmes survivant à la fin du Into the forest de Jean Hegland, te débarrasserais-tu des livres ? des livres d’art ? des livres théoriques ? des œuvres classiques ? des repères de botaniques ? si toi aussi tu survivais comme femme à la fin du Into the forest de Jean Hegland, penserais-tu que les livres sont trop gros, trop lourds, encombrants, gênants ? garderais-tu un livre ? un seul livre ? serait-ce un index encyclopédique ? aurais-tu envie de garder le (...)
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Blocs | 19
25 juillet 2019, par sebmenardet je ne sais pas si la poésie peut aider, et je ne suis pas sûr de vouloir lui demander, et il faudrait il faudrait il faudrait — et il faudrait trouver un peu de sens, et je laisse de côté l’idée de l’effondrement, et je raye le poème, et je garde la question et C’EST QUOI TON FUEL ? moi tu sais, parfois j’ouvre même le bouchon et je m’en mets un peu comme du parfum pour pouvoir la sentir après, quand je danse. C’est uniquement grâce à l’essence que je continue9 — et puis après je tète, je tète à (...)
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