journal permanent | 19 octobre 2023

 « Il y a un lien concret entre ma respiration et l’état du monde (entre ce que je rejette et la santé du milieu, comme entre ma poubelle et l’océan, entre mes déchets et le corps de plastique de grands oiseaux à l’autre bout du monde). Pas seulement une responsabilité , mais quelque chose d’une compromission climatique.

La tragédie intime qu’il y a alors à respirer un monde irrespirable, c’est-à-dire à participer personnellement d’un air pollué, à savoir que nous avalons puis exhalons des poisons, des discours fumux, que nous en sommes faits et les faisons circuler, que nous constituons intimement ce monde abîmé et l’aggravons en continu, à voups de rejets et d’échappements de toutes sortes... Car nous ne sommes pas seuleemnt « dans » les paysages pollués et suspects, nous sommes et nous faisons évidemmeent le paysage pollué. »
Marielle Macé, Respire, p. 78

je note encore Michaux : En respirant, Je rame…

Valère Novarina : « la respiration figure la pensée »

la discrétion : ne surtout pas trop en rajouter, aux pollutions, à l’irresporable

Encore Marielle Macé :

 « Dans le baiser on cherche ça n’est-ce pas : humer la vie dans l’autre, respirer dans son haleine, contre l’aile de son nez, dans sa sueur. »

puis j’écoute Anna Milani lire

...

il y a l’idée d’une communauté d’arbres

j’attrape au vol : « lorsque je marche, je fais en sorte que tout s’écrive dans le corps, je laisse le langage en dehors » — lire aussi incantations pour nous toutes

pour la discrétion, penser à Géographie des steppes et des lisières