journal permanent | 18 avril 2023

de froid humide à grand sun chaud premier jaune blanc — les fraisiers en fleur et le chiendent bulbeux — la grande oseille et le chardon — les grmaines dont on ne sait le nom et qui savent tout manger — après, il s’agit de construire ou rêver — une audace dont c’est le nom.

mais le matin c’est toujours très tôt que ça se passe ton réveil même en pleine fatigue ramenée avec les souvenirs et tant de façons de t’agrandir comment faire.

concevoir un monde sans production ni économie quelle joie des dizaines de mètres de fraisiers des pommiers des pruniers des pêchers des poires des amandeirs des framboisiers mais le chiendent bulbeux se nourrit-il d’une autre matière ma poésie perdre mojo enfoui salutation au soleil.

et le travail consiste à installer assez de plantes hôtes et compagnes fleuries au fil des saisons les pollinisateurs viennent viendront ensemble assis sur le canapé nous lisons les oiseaux viennent jusque derrière la vitre à deux mètres de nous voient.

résister d’accord mais la poésie est affamée de chemins enviables de joies anciennes peut-être à inventer sans doute aussi — mais boutoir ça revient des assauts contre les corps et tout ce que les corps contiennent eux-mêmes — un invisible des corps humains bêtes et les fleuves aussi une place pour se soulever avant la fin de l’eau.