journal permanent | 18 octobre 2017

il ne s’agit pas de comprendre, c’est à propos de sensation

c’est à n’y rien comprendre / ouvert à la sensation

je ne sais comment le dire

Et pendant que le sun disparaissait dans un nuage de poussières venues du Sahara (dit-on) — pendant que le ciel s’obscurcissait — certains sortaient enfin de chez eux, allaient parler aux voisins, retrouvaient leur langue…

 « Travail de poète

Grand-père
me disait :
Apprends un métier

J’ai appris
à rester à mon bureau
à condenser

Pas de chômage
dans cette
condenserie. »

et plus loin :

 »Matin d’épais brouillard
je ne vois
que là où je pose le pied. Je porte
ma propre
clarté. »

Lorine Niedecker, Louange du lieu, traduction d’Abigail Lang, Maïtreyi et Nicolas Pesquès, Corti/Prétexte.

Et s’il s’agissait de transformer les dits de… en parole à la première personne… Laisser s’élever, tournoyer… Garder aussi le récit des villes, mais faire un quelque chose de couturer, relier tout le bazar. Tout là dans le poème. Que je pense.

Est-il possible d’écrire « après » — voir James Sacré in. America Solitudes, p. 30 :

 « (…) quand j’en voudrais parler pour nourrir le poème
ça ne sera plus que des mots vagues qui me viendront
(…)
tout sera devenu souvenir d’écriture mal aboutie, le pays quitté
sera déjà passé dans demain qui m’ignore. »

Mais surtout, p. 51 :

 « (…) on finit par deviner
qu’un poème c’est toujours trop neuf, trop
fait sur mesure, de la prose ou des vers bien tendus »

Choses vues :

 « De petites machines à pomper le pétrole continuent d’actionner leur mécanique en métal peint sans s’émouvoir de rien. »

p. 57

Évident que les Lointains monstres finiront sur le site, dans leur version dingue éclatée — à quoi bon tous ces livres voilà que ça me revient fasciné dans le même temps par cette bibliothèque comme par tout entassements de bouquins fou ordinaire.

Et ce « besoin »
d’une hâche
d’un presse-mottes
d’une serpette
quoi en faire ?