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journal permanent | 14 décembre 2012

vendredi 14 décembre 2012, par sebmenard

Alors j’ai regardé la pluie sur la vitre — je regardais la pluie sur la vitre — je regardais les gouttes couler sur la vitre — il y avait le bruit du vent — le vent qui s’engouffre sévère dans les morceaux de vitres à travers murs — et j’avais envie de ça — j’avais envie de regarder la pluie sur la vitre — j’avais envie de regarder la pluie couler sur la vitre — j’avais envie de sentir l’air chaud d’un poêle derrière — j’avais envie de sentir l’odeur d’un plat posé dessus peut-être — j’avais envie de voir les herbes battues par le vent — en fait j’avais envie d’un arrêt d’un petit arrêt — j’avais envie de voir s’écouler les choses — les gouttes d’eau sur la vitre sans doute que c’était cela oui — les choses qui s’écoulent — j’avais envie d’attendre un peu — j’avais envie de chercher sur une carte où on allait marcher rouler bientôt — c’était ça — nous — et là-bas.


J’écris un morceau de texte entre deux rendez-vous — oui c’est ça — entre-temps — la pluie toute la journée.


Je pourrais peut-être commencer une grande série de 1250 pages articles ou autres par ce truc — une voix qui répète comme ça "tu te regardes le nombril" — une voix électronique qui répète "tu te regardes le nombril" — et après on parlerait des nuits chaudes ou des nuits froides et des liquides qui brûlent les corps et des mots qu’on répète sans cesse — 


Dans son journal Guillaume Vissac cause de ces pages bis — notes laissés à l’ombre pour des raisons qu’il dit évidentes — je ne sais pas quoi en penser — je ne suis pas sûr en fait — je sais qu’il y a des choses que je ne mets pas en ligne — très peu — depuis quelques temps très peu — ou alors ça serait ne jamais rien effacer — car j’efface parfois — j’efface dans le journal permanent — lorsque je l’écris — quel risque ça serait de laisser — de ne jamais effacer — rendre inactive la touche effacement du clavier — et alors tout ce qui serait écrit à un moment le serait pour toujours et donc — quel circuit de nos têtes on mettrait à jour — quels processus d’autocensure ordinaire on pourrait déceler — à quel vertige on serait confronté — quel douleur ça nous donnerait dans les yeux dans la tête et dans les tripes — et combien de temps on tiendrait comme ça.