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journal permanent | 15 avril 2023

samedi 15 avril 2023, par sebmenard

je veux dire :
le feu sacré du simple et
du banal

l’énergie vive le flux
vital
qui nous parcourt tous

SANS EXCEPTION


 « l’eau distribuée est de bonne qualité bactériologique et physicochimique à l’exception des pesticides

eau non conforme en raison de dépasseement de la limite de qualité réglementaire de 0,1 microG/L par substance individualisée pour l’SA Metolachlore (produit de dégradation)

nombre de jour de dépassement : 365 »


 « je suis sortie sur la véranda tout habillée manteau et écharpe mais
pantoufles pour écrire je cherche sur quoi écrire un support comme
l’est la feuille de papier où je griffonne il fait froid mon haleine
forme une buée une bougie allumée derrière moi la porte-fenêtre est
entrouverte dans la cuisine j’ai laissé la lumière assise à la table
dans le froid mi-dedans mi-dehors je note ce qui vient dans l’idée
de faire des mots reçus de l’extérieur la matière du poème j’entends
la scie circulaire du voisin qui bricole aussi dans son hangar
illuminé c’est willy des tracteurs retape l’été dernier m’a offert
ce chien dans le noir je ne sais pas pourquoi il entend des bêtes
passer dans l’obscurité peut-être qu’il a peur se sent menacé l’église
deux coups sonne de quelle heure ma main gauche est froide
le petit doigt glacé dans le jardin tout est bien noir je ne vois rien
rien du grand sapin du mont dedos du ciel les réverbères éclairent la
route de soulce et notre village vide un petit avion passe je ne fais
que l’entendre le chien aussi se remet à aboyer plus loin entre
sa voix et la scie le silence j’entends comme un hululuement un vrai
hululement fugace il m’étonne mon pain gonfle à l’intérieur je
commence à avoir froid partout une voiture passe ce que j’ai vu
et entendu du monde suffira-t-il à faire un poème »
Isabelle Sbrissa, tout tient tout, p. 47.

 « si je re
non
ce au mo
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me est à la lim
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Isabelle Sbrissa, tout tient dans tout, p. 66