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journal permanent | 22 novembre 2023

mercredi 22 novembre 2023, par sebmenard

Au bout du plongeoir — 

écrit récrit lu relu
mâché

quelques pistes pour l’instant :

  • des intentions pour les vivants ;
  • des listes de vivants en disparition ;
  • des peurs (je n’ai écrit aucune peur) ;
  • d’abord (nous avons eu l’idée, hier soir, de renommer ce texte « les éléments discontinus », d’après la lecture de Sarah du live de Lionel Naccache, Apologies de la discrétion) ;
  • un poème un peu plus long, qui raconterait une histoire, une petite histoire, et pour lequel j’ai relu l’Apothicaria de Valérie Rouzeau, le Bureau de tabac de Fernando Pessoa (ça donne des ailes)
  • des évènements (j’ai nommé cet ensemble « évènements » depuis la lecture du livre de Jerome Rothenberg, les techniciens du sacré)

(plus tard, 14h30, dans la torpeur d'après dejeûner, lisant Joséphine Bacon : des médecines !!!!)

  • donc : des médecines (et là ça puise dans les sagesses, dans les pratiques populaires, des habitudes peut-être, des choses vues, des choses faites, des conseils, des remontants

Je note encore, lisant Joséphine Bacon : « Les arbres ont parlé avant les hommes. »


Aller où ? Je pense à certaines pratiques « agricoles » ? Mais comment user de ce mot ? Aller dans ces lieux-là.


une improvisation pour les arbres, pour. les. arbres. (me porte) —

on parle alors d’aller vers une cabane de vigne, y faire un feu
faire un feu
que la matière est là, et donc on cherche une façon de la partager


un texte, « face » à une pente, un espace ouvert (une prairie) — pour mieux être là déjà, aller dans


donc, construire visiter valider, en amont
se saisir de…


des motifs, des formes, un récit ?
un récit qui s'ajusterait à chaque lieu


des choses communes
(un déplacement ? des déplacements ?)
(ça pourrait être, simplement, marcher ensemble)
(mais peut-être aussi, des mouvements qui se reprennent
des gestes
des postures)


vêtements : être à l’aise, au chaud (mais, du neutre ou de l’exagéré ?)
chaussures : basses, pour le mouvement libre ? oui, mais marcher dans les herbes

l’hiver ? l’été ?


je pense encore à des « médecines » qui seraient autant de pratiques à mettre en œuvre, inspirées de sagesses populaires, d’habitudes, conseils, rencontres — tout en s’affranchissant de tout sérieux, en s’autorisant les écarts et le rire

 « les arbres ont parlé avant les hommes »

écrit Joséphine Bacon


d’autres « prises », comme :

le grand frêne
a triple tronc
veille sur l’enfant
d’Éric et Élodie

le vieux bêlier
de mon ami
est un miroir
à lui tendu

le vent du nord
est toujours là quand
Thierry est à ses Mulhouses

Alex n’aura levé
que d’énormes et lourds
et visqueux muscles et
vases silures dans la plate
ce jour de novembre

Zéphyr est né
au cœur de l’hiver
par -10°C la nuit la plus froide
comme nous les aimons
(trois pépins
de citron
ont germé
la même nuit)

Yann repose un à un
et avec attention
les cailloux
entre les plants de thym thujanol
de sa parcelle

Charles ne pouvait laiser
la chevrette morte
au bord de la route
(j’ai conduit
les 50 kiomètres jusqu’à la maison
avec la cuisse sanguinolante
dans le sac)


intentions pour les arbres ?
des textes pour une pente ?