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journal permanent | 26 août 2022
vendredi 26 août 2022, par
ma poésie ne sait
quoi faire
de toutes les feuilles mortes
déjà tombées
qu’elle croise — elle ne sait quoi faire
des avis de vigilance
des signes de détresse
des pierres de la faim
des conflits autour de l’eau
quoi en faire et
pourquoi
l’abri tu sais — c’est surtout tenter de te connaître toi-même — et puis japper le poème, devenir
car l’état chamanique du poème c’est de voir l’eau s’écouler — qui n’est que l’eau qui s’écoule et contient son propre écoulement — ce qui est refuge, lieu sûr et parole-poème — oï l’état chamanique du poème chercher à retourner là — sur le rivage — et que ça sente la vase, les algues et les bêtes — l’urine — l’eau — la vie peut-être.
mais bien sûr le devenr-poème est une pulsation nous-bête — une sève pour qui la sève — quelque chose là comme dans cailloux verts — dans l’eau peut-être — quelque chose brûle en dedans et tu peux tenter de lui donner un nom — l’appeler, nommer — mais tu ne seras jamais plus libre qu’à laisser cette chose brûler en dedans — et l’observer brûler en silence — car les feux tu les allumes pour faire fuire les insectes — éclairer une nuit — chasser une inquiètude — pour l’odeur du bois — vérifier que tu sais encore allumer quelque chose, cuire, voir — mais c’est une autre histoire, car tu tiens l’allumette.