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journal permanent | 9 décembre 2017
samedi 9 décembre 2017, par
Parfois on hésite longtemps avant d’ouvrir quelque chose où écrire. Que se passe-t-il si on ne le fait pas ? Que se passerait-il si jamais… ? Il y une dizaine de jours au Lycée public de Beaupréau, on me demande si c’est un besoin, si c’est quotidien. Ce n’est pas quelque chose qu’on sait. Ce n’est pas quelque chose qu’on décide (souvent, je parle de Guillaume Vissac, du jogging de la langue — mais aussi de Daniel Biga, de Franz Kafka…). Aujourd’hui, le ciel était dans son gris humide de l’intérieur des terres à l’ouest de ce continent. Il y avait beaucoup de fatigue dans nos alentours. Quelqu’un écopait l’eau dans sa barque plate, à l’abri de la digue. Quelques oiseaux, des cygnes. Des scooters, des cinquantes à vitesses. Il arrive de penser au lendemain et de le voir sombre, obscur, lointain. D’autres fois, tout est clair. Ou alors nous aimons cette obscurité. Ça oscille. On n’est jamais sûr. Au lycée, un autre jour, quelqu’un me demandait comment on fait pour être sûr, pour partager des mots, quelque chose. On n’est jamais sûr. On n’en sait rien. On doute sans fin. On doute encore. Est-ce que ça change quelque chose ? Il nous faut tenir. Tenir dans le vent, dans la faim, dans la brume, dans la nuit. Avec des mots ou avec des signaux de fumées, des mantras nocturnes, sylvestres. À Beaupréau, j’ai répondu à la question. Ce soir, je continue d’y réfléchir.
cris d’enfants dans nuit
ils jouent
ils jouent dans le froid
la boue
le noir
les lampadaires jaunes oranges sont au loin
les trains filent
les bêtes filent
les lunes filent
les enfants jouent
ils jouent dans le froid
la boue
le noir
je le note