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Avec des peaux de bêtes oui — mais elles sont fausses — avec de fausses peaux de bêtes et des masques tendres nus — on va quand même pas tuer des bêtes pour ça.
On s’échapperait — on pourrait s’étirer du grand torrent des jours extirper crasse nos peaux sans doute avec des peaux de bêtes et le corps nu — des poils et nos sueurs nos suées sales et sains sans doute sauf même — même pas mal à la fin on aurait nos masques pour changer nos gueules nos masques qu’on jette nos masques on ne sait même plus (...)
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vocifération
Articles
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Avec une grosse ligne de basse
17 mars 2013, par sebmenard -
Ça sent les pluies mi-froides mi chaudes...
3 décembre 2012, par sebmenardÇa sent les pluies mi-froides mi-chaudes de décembre ça sent la fin d’une saison — on entend encore dans le noir le crissement du métal et les gouttes tombent sans fin. Sous les néons blancs sur les dalles en béton entre les murs entre les panneaux publicitaires — entre les distributeurs de boissons entre les bancs anti-sans-abris entre les couloirs vitrés sur les pavés autofixants — entre les coupés les breaks aux vitres noires entre les panneaux de signalisations sur les traces de pisse et d’eaux (...)
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Poème de ceux qui jouent à la guerre [28/29]
21 mars 2014, par sebmenardJ’eus envie soudain d’écrire le poème de ceux qui jouent à la guerre. Je veux dire qu’il y a eu — c’est certain — un élément déclencheur — quelque chose m’a donné envie d’écrire ce poème. Que s’est-il passé ? Avoir vu des enfants qui jouent avec leurs parents à la guerre — comme ça — dans un parc public. Sans doute ai-je pensé dans le même temps à ceux que je croise tous les jours — et qui savent eux ce que veut dire le mot guerre — dans un poème — dans un jardin — ou dans la (...)
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Poéme de l’urgence de ne pas se taire [21/29]
30 décembre 2013, par sebmenardNon — je ne me tairai pas. Non — j’écrirai le poème de l’urgence de ne pas se taire et ce sera mon geste. Je dirai le poème de l’urgence de ne pas se taire et ce sera ma voix — très exactement ma voix qui le dira. Je dirai ce poème. Mais comment faire ça vient pas les mots c’est impossible les mots parfois ça tient pas. Ça devait être le poème des gens des routes — ça devait être leur poème magnifique et grand. Je voulais dire mon poème pour qu’ils tiennent pour qu’ils marchent debout pour que tous on marche (...)
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Vomi
1er mars 2017, par sebmenardJ’en avais marre, c’était immonde, c’était trop, c’était assez, c’était chut chut, c’était cri, c’était étouffé, là, déjà, depuis longtemps, et à se répéter, à répéter, une fois encore, je les vomis, les vidéos, les images, les annonces, les matraques, les coups, les silences, les casques, les visières, les uniformes, les mains attachées, le sang, les yeux crevés, les plaies, les blessures & les cris, ce vomi, ce rejet, encore & encore, et quelques morts,
dans le fil, les images défilent, on ne peut pas (...) -
journal permanent | 19 avril 2016
19 avril 2016, par sebmenardVelika Plana — Pancevo.
88km.
Vent de face toute la journée. Raide. Et les nuages qui courent derrière.
On a traversé le Danube (on ne l’avait pas vu depuis si longtemps (!) — la dernière fois donc — c’était en Roumanie (pas vrai : tu l’as traversé entre la Roumanie et la Bulgarie une nuit de février) (et comme il faisait froid dans ce train). La route c’est du bitume horrible et des trucks qui filent et gasoil et carlingue et soupapes peut-être — même pas moyen de s’arrêter pour faire des images (...) -
Poème du travail et de la fatigue [18/29]
2 décembre 2013, par sebmenardCe matin — usé rincé — pourtant premier jour — lundi — de la semaine — me sont revenus de petits morceaux de discussions. Mes vieux potes ils disaient que le travail c’est l’horreur on rentre le soir et puis rien le cerveau il est froid mort. Alors bien sûr : c’est un mensonge ce poème car ce jour-là — ce très cher ami ne disait pas froid mort mais qu’importe un autre il disait que nous ne sommes sans doute pas fait pour ça — s’épuiser au travail. Un peu de temps vide. Juste un peu. Voilà ce qu’il nous (...)
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Des âges et du courrier
3 février 2016, par sebmenardje m’étais levé tôt
pour voir le jour
apparaître
c’était beau
et le jour
apparaissait
dans sa brume
car tout est embrumé
toujours
dans cette ville
on sonna
c’était inattendu
j’ouvris la fenêtre
un vieil homme
dit avec sa vieille voix
et dans sa langue de l’est
le nom du destinataire de son courrier
bien que je n’étais pas celui-ci
je dis oui
et pris le courrier
(c’était le nom du propriétaire
de la maison que nous occupons)
ce qui me préoccupe
c’est que cet homme me paraissait si (...) -
Une histoire de la minute (et sa fin)
20 novembre 2013, par sebmenardChaque jour — je regarde la minute.
Je suis très attentionné : je l’observe en détail.
La minute est laide.
La minute sent mauvais.
Elle est crade et crasse et crampe et crime.
La minute est sale.
La minute s’affiche en petit en grand en jaune en rouge en plusieurs millions de couleurs sur l’écran de nos mondes.
La minute s’efface régulièrement elle ne reste jamais très longtemps.
Chaque minute est accompagnée des suivantes mais la minute est seule la minute n’existe pas tout le temps.
J’écrase (...) -
journal permanent | 27 mars 2023
27 mars 2023, par sebmenardles images restent les cris la peurd’interdiction en interdiction le Ministre a ditcolère colère mensonge surmensonge le Ministre à dit jusqu’où iront-ilscertains se demandent d’autresla peur la peur et la boueles amblances dépêchées c’est pascroyable mais vivre loin de tout nonmais vivre tout court à 110% du SMIC
et qui tourne rêve on traverseraitdes oécans peut-être et oùirons-nous bivouaquer cet étéune joie entretenue surtoutsavoir que ça va aller ça va aller ça va allerla nuit le matin le jour et tant (...)