Alors — on organiserait des fêtes
et elles porteraient des noms
imprononçables.
On allumerait des feux de camp — des braseros des torches et des lampes-tempêtes.
On switcherait des amplificateurs — des fours à bois — des lampes à huile — des transformateurs.
On allumerait nos bouches nos corps et nos souffles —
on allumerait tout
dans la poussière
et la sueur.
Ce serait le temps d’une nuit — mais on verrait sa fin de nos yeux — déterminés. On transformerait un champ en dancing décadent — on (...)
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A fourteen track Extended Play
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Alors on irait chercher la bête en nous
23 décembre 2014, par sebmenard -
Ici
4 décembre 2014, par sebmenardIci.
J’ai vu.
J’ai vu une femme qu’on traîne par les cheveux.
Comme ça — par les cheveux.
C’est la petite musique des sangliers il dit.
Et ontend le jean usé frotter le bitume ici.
J’ai vu comme on accélère bagnole comme on écrase des pédales en métal ici
on ne sait plus rien on oublie tout.
(c’est l’homme qui marchait dans la nuit — le revoilà)
Ici.
On écrase des bêtes.
On écorche.
Crache.
Épuise.
On n’a plus les mots pour ça.
C’est plus rien.
C’est vide là.
Ici.
On ne sait plus qui est (...) -
Notre désir de tendresse est infini
15 novembre 2014, par sebmenardInfini.
Notre désir de tendresse
est infini.
C’est
la caresse d’un vent d’hiver
sur la courbure d’une colline.
C’est
une main qui passe
dans les branches
des arbres
gelées
matin de novembre.
C’est
la caresse d’un souffle sur les herbes
vert vert
couchées
à flanc d’un mont fertile.
C’est le souffle
directement posé là
sur les poussières sous nos pas
sous les pieds nus de ce gamin qui marche
en riant.
C’est la peau des mains d’un musicien
quand il vient faire
chanter son (...) -
Alors on avait voulu parcourir les routes de l’Europe
13 novembre 2014, par sebmenardAlors on avait voulu rouler sur les routes de l’Europe.
Quitter nos cabanes nos baraques et nos territoires.
Toutes ces histoires d’ours — de mecs qui prennent la route la nuit dans la neige — toutes ces histoires de poussière de poème d’eau-de-vie et de feu qu’on allume — c’était quoi alors ?
On avait voulu parcourir les États — traverser les États. On avait voulu rouler — comme ça — sans savoir autre chose que les bords de nos mondes — les bouts de nos plaines — sans chercher autre chose que le nom (...) -
Un homme apparaît dans le noir
25 octobre 2014, par sebmenardÀ un moment précis
surgit de quelle nuit
un homme apparaît dans le noir.
Il marche seul.
Entre les arbres une langue d’asphalte est là qui va serpent dans le noir.
À côté un torrent à coté peut-être — un cheval qui court galop dans les herbes fraîches.
Rien n’est certain.
Alentour c’est tout noir nul village nulle chaumière nulle cabane roulotte caravane ni grotte. Ce serait une passe entre deux versants — une passe entre deux plateaux — un territoire de bêtes.
L’homme avance et marche lent — (...) -
J’ai un texte là
12 octobre 2014, par sebmenardJ’ai un texte là.
Un texte là.
Tout près.
Et il y aurait des pluies.
Ça commencerait comme ça :
et sur le toit les pluies s’écroulaient qui signaient l’automne.
J’ai un texte là — tout près.
C’est le blues.
C’est le blues de l’automne c’est le blues.
C’est le jazz des pluies d’octobre — c’est le jazz c’est la fin d’une saison c’est une page — des routes qu’on dessine à la main sur des cartes en attendant. C’est le jazz des soirées sombres c’est le jazz de la mer Égée c’est le poème du mot bouzouki en (...) -
Qui cherche un ours
1er octobre 2014, par sebmenardCe serait une nuit.
Une nuit blanche et fraiche.
On entendrait la voix d’un homme — la voix d’un homme qui cherche un ours — et qui répète son nom dans le noir.
Au village les corps dansent — au village les feux sont allumés qui éclairent les murs des cabanes et des baraques — les flammes sont jaunes et on entend des marmites des verres — des assiettes — des violons et des trompettes. On entend des types qui disent leur poème dans une odeur de bois et de feu — dans une odeur de nourriture — de (...)
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