Devant le bar bleu des types et leurs bières leurs viandes grillées les chiens — un néon blanc presque nuit des fumées de clope et un téléviseur des maillots jaunes un ballon de foot — sur le béton les graines les mégots les plastiques et des tâches de graisse de quoi — une chaussure seule ouverte et crasse le prix de la farine au crayon noir sur un morceau de papier et puis le pas lent mais régulier d’un type qui marche seul et qui répète pour lui en tirant sur une clope — a qui l’a-t-il demandée — et (...)
Accueil > Carnets | SebMénard > Carnets des plaines > Un homme est seul sur une pierre qui répète
Un homme est seul sur une pierre qui répète
-
Acolo | 8
18 septembre 2013, par sebmenard -
Acolo | 7
17 septembre 2013, par sebmenardLe vieil homme est assis sur un banc qui balance ses jambes elles ne touchent pas le sol — il répète "a plecat" en soufflant des graines de tournesols à chaque passant aux bagnoles aux charrettes aux camions il gueule "a plecat" et il regarde le béton sous ses pieds sous ses sandales roses — sur les bancs autour d’autres ils l’observent peut-être qu’ils parlent de lui peut-être qu’ils parlent de l’été et de la chaleur — peut-être qu’ils disent dans leur langue à eux mais tout bas doucement presque un (...)
-
Acolo | 6
16 septembre 2013, par sebmenardSabots sur le bitume les pas des bêtes les cris des chiens tous à la ronde et sacs et sacs les sacs plastiques qu’un courant d’air frais sacs sacs et là — le son d’un moteur sur le bitume l’ampoule immobile et seule d’un night shop avec quelques types devant un tableau dans le noir dans les herbes sèches les plumes d’une poule seules et là — deux phares dans la nuit — une voix assez proche et dans la nuit aussi — sans doute par là — une rue s’enfonce et (...)
-
Acolo | 5
15 septembre 2013, par sebmenardDes voix sous les néons blancs des verres de vin — le sol crasse le sol jaune brun des tissus sur les murs des tissus blancs sur les murs et la poussière — une odeur de bois sec sec une odeur de tabac froid et d’alcool aussi les cordes d’une guitare et la sueur — des feuilles vertes cuites du choux — du choux blanc vert dans des assiettes — des types des verres à la main et la bouche ouverte et grande dehors — un homme est assis seul et qui répète "il est parti" quand il pousse la porte c’est parce (...)
-
Acolo | 4
14 septembre 2013, par sebmenardCri de gosses crissements de pneu craquement de branches sèches crasse sur la peau — bouteilles plastiques et sacs dans les herbes liquide rouge sur la poussière jaune bleu — un corps là saoul et raide et rien — une roue de vélo dans le vide — un guidon tordu — le pas lent d’une chaussure en plastique d’un type au soleil et qui répète "acolo" — les mains dans le dos serrées l’une l’autre il répète "acolo" — rien — une voiture sans doute — lente et le son d’une basse à travers les vitres fermées — sur les (...)
-
Acolo | 3
13 septembre 2013, par sebmenardUn jour l’un d’entre-nous prend son courage à deux mains : il se lève et demande finalement pourquoi ce vieux type répète comme ça "acolo" dans sa nuit dans ses jours et rien d’autre presque — on voulait savoir tout d’abord le sens exact de ses mots — est-ce qu’on ne se trompait pas est-ce que notre compréhension n’était pas quelque peu erronée après tout — ce n’était pas vraiment notre langue — cela arrive parfois : on croit maîtriser une langue — on croit la comprendre — mais une petite variation un son que (...)
-
Acolo | 2
12 septembre 2013, par sebmenardDacia rouillée vieille tire et cheval noir noir dans le soleil — type sur son tas de céréales une bière à la main chapeau — poussière jaune vert jaune blanc des après-midis d’été — le bitume chaud a son odeur de bitume chaud de pétrole et de bleu noir — au loin un train passe qui fait trembler l’air de cette plaine — le vent souffle un rideau synthétique et des insectes morts — un chien et son aboiement dans l’air chaud — un moteur sa voix c’est un râle une odeur de gaz brûlé — sans doute que les feuilles (...)
-
Acolo | 1
11 septembre 2013, par sebmenardIl ne se passe rien — un homme est assis seul sur une pierre qui répète dans sa langue "il est parti" et rien — alentour dans toute la plaine c’est la plaine très exactement — la plaine — rien que la plaine.
*
Un homme est seul assis sur une pierre qui répète dans sa langue : "il est parti" — un homme est seul assis sur une pierre qui crie dans sa langue "il est parti" — il gueule dans sa langue "il est parti" — et il insiste comme ça sur dernière syllabe du dernier mot — "a plecat" — graines de (...)
0 | 10