seconde version
À Raşinari j’ai vu les baraques et tous là dans les rues.
À Raşinari j’ai vu le nom d’une ville là sur une borne en pierre — bord de route et bitume et pavés pavasses alors Raşinari — et tu ne sais pas quoi faire de ce mot.
Là-bas c’est au bord des montagnes — et les bêtes elles y viennent elles y passent.
À Raşinari j’ai vu des hommes debout dans la nuit ils portaient sur eux la peau de leurs bêtes
Là-bas c’est le soleil dans la gueule sur un cliché noir et blanc perdu — l’odeur des herbes à l’été l’odeur des sapins sur les pentes.
À Raşinari les rues c’est de la pavasse et des torrents déchets — souviens-toi Raşinari l’hiver et les eaux gelées le bruit qu’elles ne font plus — le goût du pain des viandes fumées dans le froid.
À Raşinari un soir on achète huit bouteilles de bière dans un bouge et on claque les portes de la bagnole — on les a descendus dans un champ d’herbe vert vert.
À Raşinari le goût des viandes grillées le goût des eaux de vie — ceux qui disent qu’il y a la maison d’un qu’on oublie pas ceux qui parlent d’un qui avaient les mots les mots.
Un homme un jour il marche il est vieux usé ses fringues alors — son sac c’est un morceau de tissus plein de noix — comme il parle et sa langue marchant s’enfonce avançant sachant quoi sinon que nos pas — nos pas dans la neige à Raşinari — et s’il n’y avait pas de neige alors c’est un autre jour — elle appuie sur le déclencheur de l’appareil photo pendant que d’un coup de volant tu prends à gauche — un tas de pastèques et un type assis devant à Raşinari — les rails s’enfoncent dans la boue la poussière ça dépend.
Derrière sur la place les pavés pavasses des tables en béton c’était une autre époque et qui alors pour venir y poser les légumes les viandes.
À Raşinari j’ai vu des types filer entre les baraques au volant de leur bagnole berline et nuages noirs fumées crasses.
À Raşinari j’ai vu leurs gueules nos gueules usées belles.
À Raşinari les eaux s’écoulent et les bêtes alors.
À Raşinari j’ai vu sans fin rien vu — rien vu.
première version
A Raşinari les baraques et tous là dans les rues
A Raşinari le nom d’une ville à sur une borne en pierre - bord de route bitume et pavés pavasses
alors Raşinari - quoi faire de ce mot
là-bas c’est au bord des montagnes - et les bêtes elles y viennent elles y passent
A Raşinari j’ai vu des hommes debout dans la nuit ils portaient sur eux la peau de leurs bêtes
là -bas c’est le soleil dans la gueule sur un cliché noir et blanc perdu - l’odeur des herbes à l’été l’odeur des sapins sur les pentes
A Raşinari les rues c’est de la pavasse les torrents c’est les déchets - souviens-toi Raşinari l’hiver et les eaux gelés le bruit qu’elles ne font plus - le goût du pain des viandes sèchées dans le froid
A Raşinari un soir on achète huit bouteilles de bière dans un bouge et on claque les portes de la bagnole - on les a descendus dans un champ d’herbe vert vert
A Raşinari le goût des viandes grillées le goût des eaux de vie - ceux qui disent qu’il y a la maison d’un qu’on oublie pas ceux qui parlent d’un qu’avait les mots les mots
un homme un jour il marche il est vieux il est usé ses fringues alors - son sac c’est un morceau de tissus plein de noix - comme il parle et sa langue à Raşinari - marchant s’enfonce avançant sachant quoi sinon que nos pas - nos pas dans la neige à Raşinari - et s’il n’y avait pas de neige un autre jour - elle appuie sur le déclencheur de l’appareil photo pendant que d’un coup de volant tu prends à gauche - un tas de pastèques et un type assis devant à Raşinari - les rails s’enfoncent dans la boue dans la poussière c’est selon
derrière sur la place pavés pavasses des tables en béton c’était une autre époque et qui alors pour venir y poser les légumes les viandes
A Raşinari j’ai vu des types filer entre les baraques au volant de leur bagnole berline et nuages noirs fumées crasses
A Raşinari j’ai vu leurs gueules nos gueules usées belles
A Raşinari les eaux s’écoulent et les bêtes alors
A Raşinari j’ai vu sans fin rien vu