maintenant que les jours s’effacent
je dompte des lunes pleines
en me couchant si tôt
qu’un poète ne veut rien dire —
et il y a quelque chose qui me coule
en dedans attention
rien de divin ce n’est pas fe ça
qu’on cause (si tu vois
ce que je veux
dire) —
le reste du jour
à tenter d’une autre manièr
de fabriquer de la terre
— la poésie.
je note encore : le dernier Jean-Pascal Dubost, comment ai-je pu le laisser passer ?
et Valérie Rouzeau
À l’abri : encore que certains soirs, c’est étrange, et pourtant c’est bien la fumée des feux de l’automne qui me faisait tenir (et encore : à quoi ?) (et de plus : il arrivait si souvent que c’était un mélange de plastique chaude, de plantes encore vertes, de poussières et de branchages secs secs qui se mêlent — probablement — à l’odeur de la sueur et du diésel) — ...
(mais que peux-tu bien
« faire »
de ce genre de
« fragments » ?)
la poésie : en premier la langue surgit. C’est un tas de mots. Des sons. Ou plutôt grognements. De la vient le mot. C’est dans ça qu’on se dit les choses, tu vois ? C’est marécageux. Brumeux. Quelque chose s’aigt — on croirait que ça vient ; Une phrase ? Avons-nous oublié le début de toutes choses dites : la respiration ? On « dirait » ? On croit savoir respirer. On y croit tant qu’on n’a pas connu l’asphyxie. On palre comme on entend, écoute. La parole finit généralement par surgir. Apparement, la source de la poésie ?