diafragm

Accueil > Carnets | SebMénard > journal permanent > journal permanent | 2020 > journal permanent | 06-2020 > journal permanent | 19 juin 2020

journal permanent | 19 juin 2020

vendredi 19 juin 2020, par sebmenard

A reprendre la route et la nuit — à prendre la nuit dans sa pleine nuit noire et soufflant (j’aime cette façon de trouver grand souffle, grande respiration, ventre plein d’air soufflant, soufflant, soufflant) sur la quinzaine de kilomètres combien d’humains ai-je croisés ? et comment aimer cette surprise désertique et comme se forme quelque part entre la bouche et les pieds l’idée dense, pleine, claire (sur le moment, claire) d’affiner, alléger, s’alléger, de l’air, de l’air, du grand air — puis la nuit me remue, et, malgré grande clareté, me remue noire (plus tard, lisant Valéry, la vision de blocs épurés, taillés comme des restes, arrachés à quelle masse — et si je dis arrachés, c’est parce qu’il s’agit d’une grande joie de labeur, respiration, respiration, respiration — vif tiret).