journal permanent | 4 juin 2020

C’est peut-être la pluie. Le son de la pluie.

La pluie.

 “Il est remarquable que certains aspects technico-industriels de l’existence sont maintenant acceptés comme étant inaltérables et objectifs. Nul ne dirait : « Le progrès requiert l’élimnation des bidonvilles — on n’arrête pas le progrès ! » À l’heure où on envisage de commercialiser les vols spaciaux, il n’y aurait rien d’absurde à déclarer que les bidonvilles doivent être éradiqués, mais on hésitera à considérer que dans ce cas l’éradication des bidonvilles est un effet du « développement » et du « progrès ». De la même manière, nul ne dirait : « Le progrès requiert que tout un chacun puisse avoir accès à la nature et à un environnement agréable où pourraient s’ébattrent les enfants — on n’arrête pas le progrès ! » ou encore : « Le progrès requiert un changement de la démocratie constitutionnelle vers une démocratie du vivre ensemble ». Pourquoi ne parlons-nous pas de progrès lorsqu’il en va d’une amélioration de la qualité de vie ?”
Arne Naess, Écologie, communauté et style de vie, traduction Charles Ruelle et Hicham-Stéphane Afeissa, éditions Dehors.