diafragm

Accueil > Carnets | SebMénard > journal permanent > journal permanent | 2018 > journal permanent | 2018-07 > journal permanent | 14 juillet 2018

journal permanent | 14 juillet 2018

samedi 14 juillet 2018, par sebmenard

Dans Hiver, de Stasiuk, il y a ce passage à propos des objets second hand qu’on trouve sur ce continent, plus à l’est :

 « Des miettes oubliées se trouvent parfois dans les poches ; nul ne sait ce qu’en Belgique ou en Hollande, quelqu’un y a glissé pour ne plus s’en souvenir, et ces poussières se retrouvent ici, là où le ciel vient s’appuyer au rebord carpatique pour s’évanouir bientôt. La paysanne de mon Europe touche ces mondes, les porte à son corps tandis que sa voisine, devenue un moment son miroir, hoche la tête en signe d’approbation ou déclare : « Prends plutôt l’autre, la rouge. » Et l’une bousculant l’autre, elles fouillent un peu au hasard pour sortir quelque chose de jamais vu, un signe de l’ailleurs, une preuve qu’entre Vienne (par exemple) et le village de Bodaski s’étend une seule et même voûte céleste. Si les formes des nuages changent chemin faisant, ils gardent la même texture au-dessus du lac Léman et du torrent Sȩdówka, parce que la réalité est une et que le fin corsage en batiste a conservé la trace légère, à peine perceptible du parfum Kenzo Jungle, Elephant ou Masumi. »

Ce qui me fait immédiatement penser au flea market de Cluj-Napoca — et à beaucoup d’autres lieux encore —

j’avais essayé de dire ça aussi dans Notre Est lointain et ce fragment, c’était Au marché des héros modernes

on essaie on essaie

ouaip


Écrire là, ici, dans le journal. Se dire que ça pourrait être là : tant pour ce que le mot-clé qui désigne actuellement, que pour traces, poussières, surgissements, refuges. C’est bien ça, ou à l’inverse, hors-ligne, que je dois décider.