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Bass, Rick | Le journal des cinq saisons

mardi 17 juillet 2018, par sebmenard

 « Un artiste — au contraire d’un astronome — oublie que tout cela n’est pas vrai. Il oublie qu’il n’exerce aucun contrôle, et que presque tout ce qu’on fait, en tant qu’artiste ou être humain, n’est qu’une ombre, et peut-être même pas. »

p. 54

 « L’hiver n’est pas fini, loin s’en faut. La plupart d’entre nous auront déjà dépensé toute leur énergie en s’appliquant à aimer et à franchir le haut et le long mur de neige de janvier. Et voici que commence février, alors que les réserves de forces sont épuisées. C’est vraiment idéal, à ce stade, d’avoir près de soi quelqu’un qu’on aime. À ce moment-là, qu’on le veuille ou non, qu’on en ait conscience ou pas, on tombe. Il y a en vous un noyau dur et hivernal qui se délite jusqu’à fondre et disparaître, pour le meilleur ou pour le pire, à l’instant où des profondeurs, le souffle chaud de la terre vient caresser la couche de neige qui la recouvre. Sous cette couverture de neige et de glace, des nappes et des coulées d’eau commencent à ruisseler goutte à goutte, et des fractures et des crevasses se font jour à la surface. Alors, pour freiner votre propre chute, qui, une fois de plus, peut être bénéfique ou dommageable, il est bon d’avoir quelqu’un à qui s’accrocher. »

p. 73

 « Paix. Toujours et partout, je traque la paix. Parfois, elle s’échappe au galop, d’autres jours, je l’atteins presque, et en d’autres occasions encore, elle semble recehrcher ma présence exactement comme je souhaite la sienne. Occasionnellement, nous nous retrouvons en compagnie l’un de l’autre. Avec la chaleur, la brume et la fumée qui commencent à se dissiper, il apparaît aussi possible que durant n’importe quel autre mois de ménager cette rencontre,et peut-être même plus probable encore. »

p. 393


Bass, Rick, Le journal des cinq saisons, Christian Bourgois, traduction Marc