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Traité des poussières | 49

samedi 17 septembre 2016, par sebmenard

Perec, bien entendu1 :

Toute poussiérothèque2 répond à un double besoin, qui est souvent aussi une double manie : celle de conserver certaines choses (des poussières) et celle de les ranger selon certaines manières.

Un de mes amis conçut un jour le projet d’arrêter sa poussiérothèque à 361 échantillons. L’idée était la suivante : ayant, à partir d’un nombre n d’échantillons, atteint, par addition ou soustraction, le nombre K = 361, réputé correspondre à une poussiérothèque, sinon idéale, du moins suffisante, s’imposer de n’acquérir de façon durable un nouvel échantillon X qu’après avoir éliminé (par don, jet, vente ou tout autre moyen adéquat) un échantillon ancien Z, de façon à ce que le nombre total K d’échantillons reste constant et égal à 361 :

K + X > 361 > K - Z

  1. Pastiche de l’incipit des Notes brèves sur l’art et la manière de ranger ses livres, p. 31 de l’indispensable Penser/Classer, Georges Perec, Éditions du Seuil. ↩︎
  2. J’appelle poussiérothèque un ensemble d’échantillons constitué par un chercheur non profesionnel pour son plaisir et son usage quotidiens. Cela exclut les collections de chercheurs assermentés et les stockages de masse, mais aussi la plupart des poussiérothèques spécialisées (celles des sites de stockage des déchets nucléaires par exemple) dont les problèmes particuliers rejoignent ceux des poussiérothèques publiques. ↩︎