journal permanent | 12 mai 2016

Augustow (Pologne) — Bartninkai (Lituanie).

89km.

De gris à beau presque chaud — puis l’orage au soir tourne autour. Des gouttes mais vraiment très peu. La tente orientée plein ouest on imagine voir le soleil tomber au loin mais c’est gris. Et pluies. On photographie.

Trente (30) bornes entre les sapins et vers Sulwaki (me souviens du souvlaki au fromage tout au sud) — on dépense nos derniers zlotys là — puis à nouveau 30 bornes au soleil sur l’asphalte des camions — là filent l’acier le gasoil et les objets de l’Europe ou d’ailleurs (les plaques elles disent : Estonie Lituanie Lettonie Norvège Allemagne Belgique Turquie Slovaquie République Tchèque Pologne Biélorussie Ukraine Russie Kazakhstan si si c’est bien ça).

À l’ombre d’un arbre et pissenlits tout autour pour le repas du midi on finit par dire non par réaliser que c’est bientôt fini cette aventure en fait ce qui un peu triste aussi.

Premiers kilomètres en Lituanie — de l’asphalte vite transformé en piste — sur notre gauche des frontières avec la Pologne — plus loin ce n’est pas indiqué mais c’est la Russie — nous on pense déjà à d’autres terrains d’autres routes mais ce sera quand.

Pensé à deux ou trois trucs pour le texte de Mahigan : ce qu’il faut c’est à la fois la langue et l’expérience de la route. Je note ça sans savoir ce que j’en ferai.

Au soir on a tout décalé d’une heure - à 21h22 enfin par là quoi le soleil se couche rouge rouge — déclenche l’obturateur. La lumière encore quelques minutes. Et comme les corps s’habituent à ça. Vivre ce rythme. En février en Grèce nous dormions vers 19h30-20h parfois — ce rythme là tu vois — pas perdre ça. C’est pour ça aussi la yourte et la nature.