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Des gars qui marchent sur le bitume et sac plastique

mardi 5 janvier 2016, par sebmenard

Surgi.

Peut-être là le gars qui marche et bitume et sac plastique.

Deux oiseaux bleus vont volent et sur l’asphalte.

Surgissent.

Des types et sacs.

En Olténie un jour d’octobre et pluies poussières devenues boues — un type est là qui court et sac plastique à la main tient un chapeau sur sa tête pour rester au sec sans doute.

À quelques kilomètres de Novo Selo là où un bois envahit le bitume on cherche du regard et du nez des bêtes — moutons chèvres quelque chose pour accompagner cet homme seul et sac plastique mais rien — rien sinon sa voix pour gueuler qu’on l’emmène sans doute mais où — dans son regard c’est quoi dans son sac c’est quoi sur le front la sueur.

À la sortie de Comana de Jos deux femmes et trois enfants assis dans l’herbe et nombreux sacs plastiques posés là des légumes peut-être non des fringues ils — les petits — regardent vers le sud et les montagnes les Carpates dessinées à peine grises à l’horizon — leurs sacs là mystère et leur regard se noie bitume bitume et poussière.

Surgissent ceux qui marchent et sac plastique et tiendraient-ils dans un récit même sans histoire ni faire ni dire.

Dans le wagon numéro trois du train de dix heures parti de Bucarest pour Timişoara — un gars est monté qui semble n’avoir que ses sacs plastiques et sa peau ses fringues usées sales et crasses — qui pour l’écouter encore cet homme-là.

Un arrêt de bus. Centre commercial désaffecté. Là un type debout droit. Et sacs peut-être une dizaine à ses pieds tout autour lui là. Veste et chapeau — clope et boue — moustache et fatigue — sacs plastiques.

Dans le ciel une vingtaine de corbeaux filent.

Un midi d’août sur cette route déserte et raide — un serpent — une carcasse de chien — un type parle seul aux arbres au ciel. Le vent dans les sacs plastiques souffle des réponses sans doute.

Toi — tu écris l’histoire des gars qui marchent sur le bitume et sac plastique — tout file — et corbeaux avec.