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journal permanent | 7 octobre 2014

mardi 7 octobre 2014, par sebmenard

À un moment l’un d’entre eux dit qu’il va peut-être devoir repartir – il a l’air très fâché et dit ça sérieusement – il va devoir retourner dans son pays – parce qu’il n’arrive pas à lire parce que c’est trop dur parce que parler c’est pas possible parce qu’il ne rencontre personne et parce que c’est beaucoup de problèmes il dit c’est partout beaucoup de problèmes ici là-bas c’est pareil – pendant quelques secondes j’ai ce truc une grosse claque d’émotion pleine gueule.


Les pensées qui jaillissent (quand elles surgissent) sur le vélo entre la maison et le taf par exemple mais ça marche sur d’autres trajets – c’est le déplacement sans doute une fluidité de penser (oui pensER c’est bien ça) – les pensées qui jaillissent dans ce moment-là il faudrait trouver un moyen de les noter un moyen de les garder là – il faudrait il faudrait il faudrait (je pense au poème des il faut) – ça cause du travail de ce que ça broie de nous le travail – ça cause de ce que ça épuise de nos corps ça cause de tenir – ça cause de garder la tête fraîche et d’avancer encore – ça pèse soupèse et soulève ce qu’il faut d’heures faites et de tune – ça dit qu’on voudrait un autre lieu une autre forme d’échange pour nos heures de taf – ça dit que ça devrait se trouver un jour (en même temps ça se questionne ça demande on fait quoi après on s’organise comment on a assez de tune ou pas – est-ce qu’on peut acheter des bouquins – ça sera où après) (prendre la route : ça suffit ou bien) (avec un ordinateur e-ink) (le note pour y re-penser plus tard).