journal permanent | 7 octobre 2013

C’est particulier : j’ai écrit de nombreuses histoires des routes qu’on affone en bagnole — au Moyen-Orient par exemple ici en Syrie — là sur les routes entre Israël et Palestine — là au Maroc et combien de fois en Europe de l’Est — dans les Balkans — en Roumanie — ça ne se compte plus — pour autant je sais avoir épuisé ce mode de déplacement — je sais ne plus avoir exactement la même excitation à parcourir les routes en bagnole — je sais aussi avoir envie d’autres choses — on a ce projet vélo et c’est quelque chose — mais c’est comme s’il restait encore à dire — et c’est comme si cette série texte image limite fiction ce serait encore une pirouette — ce qu’on ne décide pas.

Surprenant comme je n’y avais jamais pensé mais pourtant c’est la seule solution sans doute : rapatrier l’ensemble des textes publiés sur ce vieux blog ici — les faire réapparaître lentement dans une rubrique dédiée — est-ce qu’il faudrait les antidater : peut-être tout de même — c’était déjà comme un journal parfois c’était aussi quoi — récits.

Rassuré : je mets en dernier coup de gros jus cette semaine et ça devrait se terminer ensuite — quelques jours de pause : grosse respiration qui s’annonce — et c’est cela qu’on attend de vivre.

Combien de fois cela m’est-il arrivé : je fais une fausse manip et supprime l’ensemble des messages que je conserve dans mon téléphone — c’est un truc bas de gamme multiSIM très bon marché — parce que c’est pratique d’avoir ça quand on bouge et pas bon de multiplier les objets — mais tout de même : une grande partie des messages conservés c’est pour les mots — des morceaux d’un récit par exemple souvent.

En relisant le carnet du journal permanent il y a ceci que j’hésite à inclure dans la version en ligne puis je le laisse — sans doute que cette expérience participe de quelque chose qui se construit actuellement :

À vélo — je suis devenu un infatigable courseur de criminels motorisés : lorsqu’un véhicule me coupe sciemment la voie (pendant qu’il "avait le temps" ou bien qu’il "arrivait trop vite" — ce qui est tout de même assez hallucinant) ou bien qu’il manque de me renverser pour avoir oublié ma présence sur sa droite : je fais en sorte de rattraper ce véhicule et je tape sur une vitre ou bien sur une partie de la carrosserie — l’effet de surprise est toujours radical — je demande au conducteur de baisser sa vitre puis j’explique que j’étais présent et que mon pare-choc étant nettement moins robuste que celui de son véhicule il venait de manquer de me blesser voire pire et qu’il avait intérêt à s’en souvenir — puis je disparais en quelques coups de pédales (tout ceci n’est absolument pas pédagogique ni même surtout courtois mais le comportement du véhicule motorisé ne l’était pas non plus) (une personne et une seule jusqu’à présent a rétorqué précisant que je n’avais rien à faire à vélo sur le parking où il tentait de garer sa tire — après question de ma part il m’expliqua qu’il venait là pour vendre des légumes et que donc il était prioritaire — je lui ai demandé si ses légumes étaient naturels et sans produits chimiques et il répondit par la négative — "et en plus il nous empoisonne" : effet garantie vis-à-vis des passants et autres marchands) (aussi remarqué ceci : généralement plus la voiture est grosse et son conducteur apparemment riche et plus sa dangerosité au volant envers les cyclistes pourra s’avérer redoutable).

Faire des images avec vélo et messages faire d’autres images encore.