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journal permanent | 13 mai 2013

lundi 13 mai 2013, par sebmenard

À quel moment je relis De quoi je me souviens de Baktapur ?
— je ne sais plus mais je copie-colle ces passages :

De quoi je me souviens de Baktapur ?
 
J’étais depuis deux mois à Bombay, j’avais droit à un aller retour France et une semaine de congés, au retour je me ferais tancer par les amis de mon service, qui disaient qu’avec des pratiques comme les miennes l’usine pourrait très bien dire que terminé, les retours chaque deux mois dans les séjours longs à l’étrange : moi, j’avais préféré partir au Népal.

(pour le Népal)

J’avais beaucoup marché le second jour. J’étais accoutumé déjà de me vêtir non pas à l’indienne, mais probablement sur le blue-jean européen de ces chemises achetées pour rien à Bombay, doublées d’un gilet sans manche. Ils en avaient été bien surpris, les ouvriers du centre nucléaire, où les contremaîtres et ingénieurs tenaient à honneur de se vêtir façon occident, et la première fois même les grands chefs étaient venus jeter un œil, ça ne plaisait pas vraiment mais j’avais ces sandales taillées sur le trottoir dans un pneu de camion directement au contour de votre pied, et mon travail était fait.

(pour la chaussure en pneu de camion)

J’ai encore passé deux jours à Katmandu, dont toute une journée dans ces camps d’exilés du Tibet, où on vous accueillait favorablement, sans être choqué de votre curiosité. Le dernier jour, j’ai marché des kilomètres, en direction des montagnes, mais les montagnes étaient loin.

(pour les montagnes trop loin)


Toutes la nuit le cerveau qui tourne — on reprend les rêves ceux qu’ont fait éveillé et on les retourne — on file on file comme ça — peu dormi au final — pensé beaucoup à arpenter le monde — à s’organiser pour le faire — un quelque chose de transhumance pour nos corps et nos idées — nos mots nos images aussi — et voir le monde tourner — en faire usage.


Dans le train je lis les différentes étapes de la traversée du désert (ce n’est pas une image) (c’est vraiment le désert) de Nicolas Bouvier et Thierry Vernet — la chaleur la poussière la bagnole qui lâche le pignon de la boite de vitesse qu’il faut refaire — une certaine façon de désolation dans le paysage et l’énergie.