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liste des soirs

mardi 16 avril 2013, par sebmenard

Un soir à Damas sur le toit d’un hôtel avec une bouteille de vodka dans une main et quoi dans l’autre — les immeubles autour c’est des ombres noir noir dans le ciel — un soir à Istanbul avec des oiseaux filant sur la mer Maramara — un autre soir à Istanbul dans une auberge bondée la ferraille bleue des lits — un soir à Voineasa dans les Carpates la pluie sur leurs gueules de gosses un soir un peu plus au Nord un peu plus à l’Est et leurs corps crevés raides — un soir dans un bus chargé sueur un soir dans une bagnole un soir sur le siège arrière d’une bagnole filant chaude un soir à l’arrière d’un taxi — un soir au bord d’une falaise sur une colline un soir avec le vent frais de l’Atlantique ou sous les pluies chaudes au bord d’une mer ou dans la chambre crasse d’un hôtel bon marché de la médina de Tanger — un soir au bord d’une route en banlieue de Belgrade et fusils mitrailleurs.

Un soir dans un bus un autre soir dans un bus chargé sueur un soir dans une bagnole un soir sur le siège arrière d’une bagnole filant chaude — un soir à l’arrière d’un taxi.

Un soir au bord d’une falaise un soir sur une colline un soir avec le vent frais de l’Atlantique un soir sous les pluies chaudes au bord de la Mer Noire un soir dans la chambre crasse d’un hôtel bon marché de la médina de Tanger — un soir au bord d’une route banlieue de Belgrade et fusils mitrailleurs. 

Un soir sous les pluies violettes un soir avec l’odeur de la terre dans la tente et une bougie qui s’éteint — un soir raide raide dans les montagnes et le vent frais sur la route avec le volant entre les mains — un soir contre une montagne un soir dans la vieille ville un soir avec les étoiles et les néons verts les bagnoles.

Un soir et tempête les flaques de boues les types qui marchent avides — un soir avec l’odeur d’un feu de bois et les sapins tout autour un soir avec l’absinthe un soir assis droit sur le siège d’un bus un soir vert un soir immense et gris — un soir et la terre tremble un soir et la pluie froide contre ta gueule chaude la pluie froide contre ton corps un soir avec le plein soleil — pleine gueule et qui se couche sur la mer et les fusils mitrailleurs et l’odeur du gasoil et l’odeur des corps et la sueur — la sueur et tu dis vraiment n’importe quoi.

Tu dis vraiment n’importe quoi.