J’observe leur façon de chercher un lieu. Leur façon de retrouver un lieu. Leur façon de nommer les lieux. J’observe comme ils tournent devant la carte et comme ils peinent à nommer leurs routes. J’observe ça. J’écoute. Voici un autre parcours : Y. a traveré l’Afrique de l’Est en remontant vers le nord. Elle est passée par la Libye. Elle s’est embarquée sur une barque pneumatique. Elle ne sait plus nommer Lampedusa. Sur un cahier, elle tente de nombreuses graphies. Elle dit que dans sa langue même dans sa (...)
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à l’abri des forêts décimées
Articles
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journal permanent | 20 mai 2021
20 mai 2021, par sebmenard -
journal permanent | 21 août 2022
21 août 2022, par sebmenardet c’est une expérience — un vivre là — une énergie allumée et il n’existe pas de voix authentique qui la poursuivrait
pourtant j’ai déjà nommé le bois de Kobyłka et j’apprend à y revenir — c’est à chaque fois que je ne finis plus mes phrases — elles surgissent et traversent — secouent — défrichent — mais ça ne coupe-rase jamais et la bête arpente pendant que d’autres besognent grignotent — forniquent rutent — observent et sentent — nous échappons à quelque chose, mais quoi ? — d’accord, j’ai parfois trouvé (...) -
journal permanent | 29 janvier 2022
29 janvier 2022, par sebmenardpourtant je le radote et rature tant de fois, tant de fois — en quelques mots et sans benzédrine je veux dire qu’un sanglier était venu et la bête hurlait dans notre nuit — façon de dire on se serrait l’un contre l’autre quelle puissance — à l’orée il fouissait, il fouissait tout autour si bien que ça me reste la bête — elle nous a traversés et c’est pourquoi le poème.
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journal permanent | 31 janvier 2022
31 janvier 2022, par sebmenardalors que c’était si dérangeant allumer un feu dans les montagnes de la Strandja, montrer un passeport, croiser un porc errant, la désolation, les fusils, des petites pains, des hommes tenus en joue (nous allumions un feu dans les montagnes de la Strandja).
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journal permanent | 3 octobre 2022
3 octobre 2022, par sebmenardcar le temps nous mange et use en nous vie, parole et respiration, mojo — tout précipite tremble fonce — retourne mécanique à l’écoute — et nous cherchons comment revenir dans cet endroit où des forces plus grandes nous traversent et errent, embrasent et voient — des ivsions des contemplations des condensations — je veux dire : être là et se satisfaire d’être là — seulement ça.
sommeil nuit bougecorps à côté rassurépeut-êtreet tourne sur lui combien de fois —il s’endort bientôt jour je comptel’argent je (...) -
journal permanent | 29 septembre 2022
29 septembre 2022, par sebmenardc’est à chaque fois qu’une grande solitude résonne et s’y tient — une façon de confins — et les semi-remorques remorquent — les cormorans restent immobiles et dans boue — les pare-buffles en alu passent les frontières — des hommes tiennent en joue d’autres hommes — certains se tiennent assis mains sur tête et frontière encore — tout ça existe en tant que choses réelles et tant d’autres et tant d’autres — l’écrire façonne abri.
ça répète prières musculaires et appels appels lointains lointains — une ivresse (...) -
journal permanent | 30 septembre 2022
30 septembre 2022, par sebmenardmatin d’automne frais noir noirune ou deux bananes alorset de la poire ou pas de poireet beurre de cacahuète — toujours — et deux ou trois tartines nous tournons autourtomber d’accordcomme calme ou silencepuis s’apaise disons la conversation commence questions yeux brillent
à la misère primitive de la langue sont mots, grognements, souffles et silences — un fouillis mental, écrire, fatras silencieux, solitaire — et qu’on le rende au cosmique ou à la poussière — à la boue ou à nos semblables — aux (...) -
journal permanent | 14 octobre 2022
14 octobre 2022, par sebmenardc’est peut-être pas important la langue ni même griller des tranches de pâtisson dans l’huile en buvant de la bière artisanale dans une cuisine de Budapest — car le pain noir du devenir paysan soulève et lacto-fermente et s’agite un réel modifié n’est plus déjà mensonge mensonge mais refuge refuge — faisant tomber le paprika Zoltán dit le réel c’est la migration debout debout et le cycle de l’azote ma parole.
parole dans nuit maringouins là dans noir écouter forêt la peur mais revenir sans cesse revenir la (...) -
journal permanent | 23 mai 2022
23 mai 2022, par sebmenardà l’abri : une montagne et des tortues ça refuge l’enfance d’y croire mais les montagnes sont montagnes et grandes, quelle évidence — la poésie nous l’échouons les corps pareils et moi j’avais mal aux jambes et plus de force comme on dit sinon pour l’amour dans une pension bien à l’abri bien endormi.
qui se demande pourquoi venu là« au monde » certains jourset d’autres nond’accord d’accordqui décide ça hein
qui se savent trise et nommentça tristesans jamais savoir c’est dur le direet pourquoi la vie
qui ont (...) -
journal permanent | 27 mars 2021
27 mars 2021, par sebmenardme lavant un samedi soir sous la douche je pense à comme écrire (à l’abri) se numérote, se fragmente, se flashe, s'attrape par morceaux
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et pourtant, encore, je cherche quelque chose et pourtant,
encore,
il s’agit d’une façon de perdre l’équilibre
et tout ça qui tourne et qui file
aussi : une façon de respirer