C’est un de mes frères humains il a posé cinq pierres sur le rocher et j’ai une tique dans la peau — j’écris sur un carnet quatre-vingt-seize pages en papier recyclé Made in France dit-on quatre euros trente centimes et je cherche toujours à produire quelque chose, je m’en approche, je m’en approche du silence — voilà : je cherche à produire du silence, du vide, du blanc, du néant, leave no trace déclare atone mon action spontanée d’homme (...)
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bêtes
Articles
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Blocs | 134
1er octobre 2019, par sebmenard -
prémices | Dans silence
21 octobre 2017, par sebmenardje suis dans silencesuis làdans silence
dans silencede chevreuil
dans silencede cerf
dans silencede cheval — de chevalsauvage
dans silencede sanglierpeut-êtreje suis dans un train de silence« je suis en train de sanglier »
je suis dans silencedans silence de forêtsilence de sous-boissilence de feuilletourbesilence de bête
j’écoute
je suis dans le pasdans le sabotdans l’ongledans piedpiedpied à terre
je suis dans la traceet je silence làdans calme
dans le gland qui tombedu chêne
gland tanique (...) -
Blocs | 115
25 septembre 2019, par sebmenardroulant vélo ratant usé debout dans cette fatigue cherchant le nom de ce petit muscle en bas du mollet tendons même peut-être le poème tendons — peu à peu soufflant, respirant, poussant de petits cris et de longs sons graves, peu à peu revenant la vie dans de petits cris longs sons tapis là depuis que — depuis ! — depuis si longtemps depuis tout ce temps, sons tapis depuis tout ce temps et dans ce petit jardin je ne sais plus où enterrer les rats.
J’aimerais ça que les gens soient capables de se (...) -
Blocs | 128
29 septembre 2019, par sebmenardpuis un grand tchétchène m’a dit : si tu as faim, et que tu es seul, dans la montagne, dans la forêt, observe les oiseaux — observe les oiseaux car ce que mange les oiseaux, tu peux le manger — j’ai pris note.
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Blocs | 138
2 octobre 2019, par sebmenardDjalâl al-din Rûmi dit quelque part qu’à chaque instant le monde et nous-mêmes retournons au néant puis — par l’effet du « souffle divin » nous-mêmes et tout ce bazar (le monde), revenons à la vie — ouaip — ouaip ouaip ouaip — ce que je trouve tout trouble tremble, ce qui se mélange ici et maintenant avec la vision de la première étoile soir venu, l’odeur d’une viande de porc grillée au loin flottant dans la reprise hésitante des Doors par la musiciens de la fête du village — je questionnerai plus tard l’idée (...)
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Je suis un monstre des chemins | 66
15 mai 2016, par sebmenardJe tire-tique tu tires-tique eux zinsectes qui se glissent quand nus — nous nous observons nus oui bien sûr mais zaussi nous lavons au soir après les suées à l’orée d’un bois par exemple (et dans le même temps — tu tentes d’oublier les coups de fusil au loin — les bêtes qui pleurent dans le noir — et les nuages gris gris au dessus).
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Blocs | 110
23 septembre 2019, par sebmenardje ne sais pas si c’est l’oiseauqui s’envoleou si c’est l’arbreje deviens l’arbreje deviens l’oiseaumais l’arbreest-ce que je suis torducomme luiet moi aussi je m’élancede branche en brancheHenri Meschonic, L’obscur travaille, p. 80
j’envoie un SMS d’amour pédalant filant j’aperçois une bîche une chevrette, ne sais, mais plus loin lièvre, hase, ne sais, mais plus loin, le bruit des oiseaux et dans tous ceux-là, dans ces bêtes, leur peau-cri-patte-cul-sueur, c’est moi-même que je cherche.
depuis (...) -
Monstre des chemins | 38
21 septembre 2015, par sebmenardOn arrive dans une vallée sans nom et sur une piste c’est poussière et soleil et sec sec — est-ce vraiment une vallée et ce qu’on fait là alors — des bêtes buffalos mais plutôt chiens pour nous gueuler dessus nous faire trembler quand même et nos sueurs est-ce qu’ils les sentent — on arrive dans une vallée et nos monstres sont là tête à tête dans nos têtes justement on arrive on se dit sans doute aussi des questions des questions des questions — nous avons des routes et des trajets dans les jambes les yeux (...)
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Lointains & possibles (35)
20 novembre 2016, par sebmenardLe soir, ils attendent les étoiles. Ils s’allongent en silence. Ils se laissent tourner, lentement tourner. Ils sont sur le dos. Ils laissent leur corps s’enfoncer dans la terre. Que chaque muscle se relâche. Que leurs articulations s’allègent, que leurs os s’alignent. Ils s’ancrent. Ils constatent l’avancée des étoiles. Ils notent le déplacement du ciel. Ils disent ça comme ça : « le déplacement du ciel ». Ils rient. Ils donnent des noms aux formes qui bougent dans la nuit. Une bête crie. Leurs yeux se (...)
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Lointains & possibles (88)
21 décembre 2016, par sebmenardIls n’ont jamais compris ces oiseaux. Ils ont toujours photographié les corbeaux, leurs vols, leurs sons. Ils ne croient pas à beaucoup de choses. Ils préfèrent les questions. Ils échouent au pied des immeubles, à l’entrée des villes, dans les gares routières. Les corbeaux, eux, passent au-dessus, s’envolent en bande et crient.