J’ai vu aujourd’hui des mots sur un mur. Des mots tracés à la bombe et rapidement comme un coup rapide et puis parti en courant peut-être. J’imagine que la voiture était là qui attendait devant — le moteur tournait encore de peur que. J’ai vu aujourd’hui sur un mur en béton le mur porteur d’un pont des lettres à la bombe noire ça faisait du noir sur fond gris et il pleuvait sur la vitre c’était triste — terriblement triste. Et donc — ces mots disaient noir sur fond gris : « hors d’Europe ». Ça désignait des (...)
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Europe
Articles
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Poème des mots sur le mur [8/29]
5 novembre 2013, par sebmenard -
la route | 28
28 avril 2013, par sebmenardhttp://diafragm.net/spip/spip.php?a...
un matin près d’un océan :
ils se disent que la vie ça serait ça : ils traversent des continents ils affonent des routes pour mieux entendre les vagues s’écraser sur le sable
ils pensent aux eaux de l’Europe qui se déversent dans la mer ils pensent aux fleuves de l’Europe qui s’étalent dans les Mers ils pensent à ça et attendent
ils constatent parfois immobiles que s’ils rentrent dans leur monde c’est pour faire le plein de tunes et repartir un autre jour
les (...) -
journal permanent | 12 mai 2016
12 mai 2016, par sebmenardAugustow (Pologne) — Bartninkai (Lituanie).
89km.
De gris à beau presque chaud — puis l’orage au soir tourne autour. Des gouttes mais vraiment très peu. La tente orientée plein ouest on imagine voir le soleil tomber au loin mais c’est gris. Et pluies. On photographie.
Trente (30) bornes entre les sapins et vers Sulwaki (me souviens du souvlaki au fromage tout au sud) — on dépense nos derniers zlotys là — puis à nouveau 30 bornes au soleil sur l’asphalte des camions — là filent l’acier le gasoil et (...) -
Stasiuk, Andrzej | Journal de bord (in. Mon Europe)
14 juillet 2018, par sebmenard« Revenons au Danube, « Père de tous les fleuves ». De ses sources à son delta, il s’appelle successivement Donau, Dunaj, Duna, Dunav, Dunarea. La ligne de partage des eaux carpatiques passe à dix kilomètres de chez moi. Le défilé de Regietówka se trouve au pied de Kaworzyna Konieczniańska. Le torrent Regetówka se jette dans celui de Zdynia qui, à son tour, plonge dans les eaux de la rivière Ropa, qui, elle, va se perdre dans celles de la Wisłoka et celle-ci, comme l’indique sa parenté linguistique, (...)
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Le chant du bout de l’Europe
7 mars 2016, par sebmenardc’est le chant du bout de l’Europe
un cavalier passe étendard
levé
« encore des drapeaux » disent d’autres « baissez les drapeaux »
des puces qui sautent
dans la poussière et le sable sommes-nous
cette génération poussière
et debout vers la fin des continents des États
on se lèverait enfin
des superhéros modernes nos récits
ils n’en peuvent plus ni point lalaline
je te dis des mots d’amour on se dit tous
des mots des mots des mots
ramasse encore les plastiques
des bouteilles abandonnées
nul (...) -
On était cette génération poussière | 2 (les chemins les routes affonés)
23 juillet 2012, par sebmenardretour au sommaire quatrième version
(...) Or donc — on se retrouvait dans les nuits — et alors on se racontait nos mondes — les chemins — les routes affonées — on était de cette époque qui ne portait pas de nom — on était de cette époque — et on rêvait sans cesse.
On rentrait des grandes plaines — on rentrait des grandes plaines de l’Est à la recherche de nos turbins — et on nous disait c’est fini — c’est fini ces mondes-là — on nous disait qu’à l’époque on sortait dans la rue et on pouvait choisir à (...) -
Souvenir du Danube river blues
27 mai 2016, par sebmenard[(Ce texte a été publié — dans une version un peu différente — dans le très beau n°H20 de la revue La Piscine. Merci à eux ;)]
Nous étions partis pour voir les eaux de l’Europe s’écouler. Et Babadag n’avait rien à faire là. Combien de fois pourrait nous arriver ce genre de truc : on part d’un bout d’un continent et on file de l’autre bout.
Arriver au bord de l’Europe et voir les eaux — la mer et les vents — voir les chiens courir sur le sable et chercher les vaches sur la plage du bout de l’Europe. Les (...) -
journal permanent | 10 mai 2016
10 mai 2016, par sebmenardZochy — Osowiec.
112km.
Très beau temps (le soleil dès le matin) (le jour entre 4 et 5h en ce moment) au matin donc — puis après le repas du midi les nuages — l’averse - deux heures en fait sous la flotte — et vent — mais on file — on essaie de photographier des averses par exemple.
Avons cherché et trouvé une douche. Dix balles quand même. C’est n’importe quoi.
voiture rouge — je pourrais mettre ce mot-clé pour s’y retrouver — plusieurs fois dans la journée des trucs comme ça — pas oublier— ce qui (...) -
Je suis un monstre des chemins | 67
16 mai 2016, par sebmenardNous bêtes ou quoi — à traverser des rivières des champs des contrées dirons-nous avec leurs mots qu’on ne comprend ni panneaux plus rien n’est clair — on entre dans les villes de l’Europe sur les asphaltes et debout sur le vacarme — on traverse des banlieues des boulevards et des places — on transpire à l’ombre et note le nom d’un cap — on essuie des averses et des cordées de boues de poussières — on cherche des parcs ou des bois — on guette un chemin — des regards — on observe des arbres — des branches — (...)
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Brežná, Irena | L’Est, ça commence où ?
18 avril 2017, par sebmenard« Dans la matinée, nous avons mis le cap sur l’Est en empruntant les autoroutes, comme les héros de films américains fuyant jusqu’au Mexique après avoir commis un forfait. Pas besoin de forfait : nous voulions juste nous rendre à l’Est. En Europe de l’est, ce Mexique européen tout neuf. La Suisse orientale n’en faisait pas partie ; elle était hérissée de pointes, ses montagnes étaient jeunes, elles nous tombaient littéralement dessus. Nous roulions à une allure folle en quête du vieux visage de l’Est, tout (...)