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journal permanent | 18 juillet 2021

dimanche 18 juillet 2021, par sebmenard

maintenant que les jours
s’effacent

j’arrache et larme
vingt pieds de tomates
mangés avalés
par
le champignon
en quatre jours quatre jours !
je jette
les fruits verts
et déjà
presque noirs noirs

et je me lave les mains
combien de fois
de ça
ce champignon
je me lave le tout
j’écris
un poème de ça
(quoi faire d’autre ?)

je n’ai pas
« tout bien compris »
aux poèmes à la poésie
aux champignons de la tomate
aux échecs aux larmes
et aux attentes

j’essaie déjà de me
concentrer sur cela :
le champignon
est le champignon
la tomate
est la tomate
l’arrachage est
l’arrachage

sauf la poésie
et une phrase
en suspens


Hans Faverey :

 « Finalement j’avais ouvert mes yeux.
Nous dérivions

vers une sorte de printemps dangereux.
p. 37

 « À notre étonnement (déception
aussi un peu) rien ne s’était produit.

Nous pouvions entendre :
bruissement de caoutchouc mousse.
Nous pouvions voir :
l’oiseau rongé en plâtre.

En soupirant nous avons constaté
qu’il n’y avait pas d’autre solution. Donc
nous nous sommes levés, non brisés mais ensamblés.

Chacun pouvait garder les mouches
qu’il avait tuées et certains d’entre nous
étaient cités à l’ordre du jour.

Il était apparemment trop tôt encore
pour les grands saints de glace ailés.

Nous nous rappelions :
une osie n'avait-elle pas cacardé ?
Une silhouette de femme n’était-elle pas restée des jours
plantée dans le ruisseau ? Et ne nous étions-nous
pas habitués à cela aussi

une fois l’automne arrivé ? Mais
à notre étonnement rien ne s’était produit. »
p. 38

 « Nous pouvions finir de rire : 2, 3 petits cognacs.
Nous pouvions finir de frissonner :
avec un petit café.

Nous n’avions pas fait l’histoire.

Nous avons montré les mouches mortes.
Cela n’a effrayé personnne. »
p. 39