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journal permanent | 25 février 2021

jeudi 25 février 2021, par sebmenard

sauf la poésie, qui est parleuse de langue, qui est cri des bêtes, qui salive et souffle, machine volcanique et d’air

sauf la poésie puisqu’elle est dans le lointain — et n’y voit rien

sauf la poésie , car elle s’accroche aux litières et aux lichens — elle fouisse les boues, les sentes et les clairières — parfois encore, elle s’en remet aux grottes, aux feuilles, aux vases, et aux limons

sauf la poésie car elle est ce mouvement de fuite, d’extraction, de retraire, d’éloignement, elle court jusqu’à très loin dans le tremble palpite de plein cœur — et même, disons : palpite en souvenir de ce qui déjà disparaît, s’éloigne, se fond


qui traversent des murs
et n’y pensent plus
pourtant
les barques et les eaux
profondes
froides
et les cris et les silences

(mais ceux-là sont seuls debout sur le vent)
(c'est un titre ça ?)


maintenant que les jours rallongent
je m’assieds au bord du fleuve
et je regarde les eaux s’écouler
comme elles se sont toujours écoulées
et je sais je m’en persuade
elles ne sont que les eaux du fleuve
qui s’écoulent
comme elles se sont
toujours
écoulées
les oiseaux les bêtes (grenouilles, cygnes,
ragondins, chiens lointains)
tout autour c’est idiot
sont les bêtes tout autour
avec leur énergie de bêtes
elles me causent
comme elles ont toujours
causé
de même les boues les limons
les bois flottés
les plantains
et tant d’autres tant d’autres
sans doute
et dans ce grand silence
d’une fin de journée
beaucoup de choses
se font
à l’intérieur
beaucoup de choses
sans même
le savoir


attends, voilà autre chose : fabriquer des cuillères en bois !!!