et maintenant que les jours
rallongent
je m’en remets
aux bois, aux bêtes et à l’humus
ce que j’écris
sur le papier blanc
d’une peinture
de mon fils
(trois ans et onze mois)
« c’est le capitalisme
qui tue la faune
sauvage »
lit-on ici
ce soir ouais tu vois
« merry crisis
and a happy new fear »
là-bas
et pourtant
maintenant que les jours rallongent
j’essaie je tente
d’affiner mon écoute
mon oreille
tout ça
je l’affûte
comme au fusil
d’acier je m’y tiens
j’apprendrais bientôt
à faire des nœuds
avec une corde en chanvre
car c’est important
de savoir faire des nœuds
avec une corde en chanvre
c’est important
comme écouter bien
« (…) car les paroles passent entre les hommes, mais le silence, s’il a eu un moment l’occasion d’être actif, ne s’efface jamais, et la vie véritable, et la seule qui laisse quelque trace, n’est faite que de silence. »
Maurice Maeterlinck, Le trésor des humbles