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journal permanent | 24 décembre 2020
jeudi 24 décembre 2020, par
maintenant que les jours rallongent
je sais que tout
est dans le dedans
tout est dans notre
lointain intérieur comme disait l’autre
je sais
que j’écrie balbutie
quelque chose
je sais que
bien sûr
je ne sais rien
et je continue car
maintenant que les jours
rallongement
quelque étrange bête
me devient
dedans
c’est une
« façon de parler »
bien sûr, bien sûr, bien sûr
maintenant que les jours rallongent
je sais
ti taï
de tout
ti taï
(comment ça s’écrit ?)
c’est
dans la musique
(indienne ?)
une façon de se répéter trois fois
trois fois
je dis trois poèmes
trois poèmes
d’accord
je dis trois mots dingues
trois mots dingues
trois mots dingues
car je sais maintenant
par le dedans du dedans
que tout est là
tout au fond, tout au fond, tout au fond
et dans le même temps
du dehors
je dis
ça est là
trois fois
ça est là, ça est là, ça est là
et le monde entier se recompose
en un instant
un instant
je veux dire
maintenant que les jours rallongent
l’univers entier s’est reconstruit pour moi sans idéal ni espérance
(voir le poème de Pessoa)
chose étrange : quand une nouvelle piste s’ouvre et qu’on s’engouffre et flaire en dedans, quand on s’y renifle le cul comme on dit, on dirait bien cette excitation frétillante de chien et après, parfois, on aboie seul dans la nuit, on jappe, on jappe, on jappe.
maintenant que les jours rallongent,
je n’écris plus si souvent
je dessine des arbres, des arbustes, et de l’humus
je cherche
quelque chose
sans bien savoir
quoi
pour des ateliers d’écriture : bestiaire à sauver ?