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Cosnay, Marie | L’allée du bout du monde

mardi 21 novembre 2017, par sebmenard

Alan Hermine, c’est-à-dire moi-même, réagit au retour brusque de mémoire en ce qui concerne l’enveloppe trouvée un 6 novembre.

Alan Hermine s’émeut de l’intimité et de la force, malgré la douleur, que lui donne la date.

Il s’enfouit dans le jour comme un jouet sous le lit d’un enfant et un enfant dans les plus du rideau dont les lumières à l’heure de la sièste varient.

p. 18

 

 

 

Il entrouvre la porte avec précaution, pensant à tout le chemin parcouru dans cet étt étrange, plein d’ambivalence : la haine pour les tromperies d’Avrami et sa beauté pâle (le médecin, on le trouvera à Odessa, je te porterai sur mon dos si tu ne peux pas marcher — il balaie les cheveux qui tombent encore sur sa nuque, rien ne peut être balayé, les souffrances sont des chiennes) (…)

p. 30

 

 

 

Dans le café sportif de la gare de Turin, mon nouvel ami et moi regardons le spectacle où nous figurons. J’ai toujours rêvé, disait Gabriel, de faire un long voyage. Nous sommes servis, je pense. Nous buvons jusqu’au soir. Le vieux Gabriel Nordmann agite la main quand le train de nuit pour Naples m’emporte. Alan Hermine. Alan Hermine.

p. 39

 

 

 

Virginia et Laure sont allongées sur le lit commun de la chambre qu’elles ont louée à Perpignan. Les fenêtres sont sales, les filles mangent du jambon graisseux avec les doigts et parfois l’une se dresse et boit à la bouteille le vin rouge camoflé sous le lit pour ne pas renverser la bouteille si jamais il fallait se lever précipitamment. Tu veux savoir comment ça s’est passé, dit Laure. Virginia pense qu’on a pour de bon dégringolé, quelques douleurs qui ne sont pas les siennes l’atteignent (une douleur de décapitation, longue décapitation, cisaillement).

p. 82

 

 

 


Cosnay, Marie, L’allée du bout du monde, éditions Publie.net.