diafragm

Accueil > Carnets | SebMénard > journal permanent > journal permanent | 2016 > journal permanent | 2016-04 > journal permanent | 18 avril 2016

journal permanent | 18 avril 2016

lundi 18 avril 2016, par sebmenard

Stalac Grad — Velika Plana (un peu plus loin — passer l’autoroute et trouver les champs humides — là où sont les moustiques).

97km.

Vent au matin — les nuages on les laisse derrière nous — puis de plus en plus chaud — presque l’été mais pas vraiment puisqu’à 14h30 on roule.


Route plein nord — on essaie de voir où s’arrêter plus tard — pas si simple — au midi on prend une connexion dans un café — la ville c’est Jadolina — puis on roule encore — c’est tout droit — souvent c’est plutôt beau — les paysages — les ciels — les baraques — mais je ne sais toujours pas comment garder ça — à un moment on s’approche de Voïvodine — enfin sans doute — enfin on le dit.


Les moustiques — je le note là et il faut ajouter un mot-clé — le mot-clé ce sera quoi — ce sera pas moustique ce sera voiture rouge (c’est simplement que ce truc de la voiture rouge c’est ça c’est comme ça que j’y avais pensé à cette histoire qui n’avance pas du tout enfin si en fait mais silencieuse) — et donc les moustiques : ils seraient ceux qui ravagent tout - imaginer des lieux recouverts — noir noir de moustique — et les corps (ce qu’il en reste) qui se débattent — essaie d’échapper aux moustiques — ne peuvent pas ne pourront pas — je le note en vrac mais des champs recouverts — des chemins non des zones inaccessibles — des moments du jour ou rien à faire — ils sont là — ce serait une piste.


Sur la route je pense aux breaks de notre Est lointain — en fait je ne sais pas quoi faire : s’il faut tout lisser que tout s’enchaîne et puis advienne que pourra (« rouleau » avait dit Guillaume) — ou bien tout couper entrecouper mais de quelle façon — un blanc entre des paragraphes ça pourrait être simplement ça — et donc des breaks — voilà comment je les pense : ce sont des trucs qui tiennent seuls - qui jaillissent — comme ils jaillissent dans la vie — et on ne peut rien faire (imagine un truc : le fichier si tu l’ouvres sur ta machine à lire des fichiers eh bien il te faire apparaître des morceaux de texte des breaks donc de façon aléatoire — entre le reste entre les blocs) (mais alors tu fais quoi du rouleau ?) (c’est un rouleau moderne en fait).


Quitter Belgrade : on a hésité longtemps mais on n’y passera pas cette fois-ci — c’est pas si grave car il y a Pancevo — on pourra aussi dire l’histoire de Pancevo — et puis peut-être d’autres ensuite — je veux dire Szeged sans doute — Debrecen — je vois bien comment travailler (forcément : je ferai autre chose) : partir de sensations — du vécu — de ce que ça fait trembler et de ce qui révolte — garder cette énergie — et voir comme on peut construire à partir des outils à notre disposition.


Dans la tente — 18 avril 2016 — 21h05 — encore plus de 25 degrés — grenouilles là-bas — sur la route à quelques centaines de mètres ça se calme — une musique non mélodie étouffée — je lis ces mots de Quadruppani ou ceux-là d’Éric Hazan — j’entends des tirs au loin (un chasseur dans le noir ?) — des chiens aboient — nous sommes loin et très proches en même temps — ce n’est pas très clair mais ça se comprend facilement.