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La pluie sur les routes et nous comme les bêtes on rentre

mercredi 6 janvier 2016, par sebmenard

Les bêtes vont lentement vers leurs lieux de bêtes. Alentour : la pluie tombe sur les routes et nous comme les bêtes — on rentre.

La pluie s’écroule et tombées trombes trombées de flottes toutes venues là d’un coup — boue — pailles humides — maïs laissé là — les bagnoles et les types derrières leurs essuies-glaces.

C’est seulement ça — rien de plus : la pluie sur la route et boue — et nous comme les bêtes on rentre et nous sommes heureux de ça — de rentrer sous la pluie comme les bêtes et boues toutes nos pieds là humides sans doute.

Alors on marche. On cherche l’image. On cherche la couleur. On cherche la piste — des visages et des baraques. On imagine des lieux — un rire — la forme d’une courbe.

On entend nos pas sur la boue — nos pas flottes et rapides — on presse un peu — ça froide. On a la tête qui file et s’imagine des récits des contes de flottes et de bêtes. Un poème peut-être. Une histoire des routes. Blablabla qui se laisse traverser de formes et de corps. Des types entrent et sortent. Des femmes. On ne sait plus qui est là qui était là qui se souvient qui s’invente. Nos récits des dingueries de bouches pour tenir le fil. Si seulement tu savais faire autre chose vieux.

Sommes-nous prêts à laisser nos héros dépasser nos récits nos bouches — sommes-nous prêts à nous laisser déborder — que James Plant emporte la nuit le récit et la clef de la cabane avec (que tu retrouves la clef n’a aucune sorte d’importance) — sommes-nous prêts à les laisser vivre leur histoire de bêtes de héros et trompette. Et chacun va et file ou vient puis pars comme il lui va point silence.