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journal permanent | 18 août 2015

mardi 18 août 2015, par sebmenard

65km (racheté un compteur aujourd’hui).

Corbu — Eforie.

Bel orage cette nuit – les éclairs dans le ciel faisaient le plein jour – les yeux fermés pour tenter de dormir on sent encore la lumière et sa puissance – petites rafales — belle pluie – sur la mer sans doute assez puissant (on rêve parfois de redescendre la côte du Nord en bateau – il y a ce bateau il existe dit-on – voyons ça – faisable ou pas) – le reste du jour : avons perdu quelques degrés et c’est bien – quelques gouttes parfois.


Je voudrais retrouver chez Emaz et Griot pourquoi noter la météo le temps au début du journal (mais le journal de Fred Griot n’est plus mis en ligne depuis quelques temps désormais) : je sais avoir commencé cet exercice en pensant à eux – je sais avoir commencé cet exercice avec le mouvement continu du vélo — le déplacement quotidien de notre vie actuelle (et nous aimerions qu’elle dure on dit souvent – presque tous les jours) – j’y vois différents éléments :

  • une note pour se souvenir (l’indication en elle-même ne compte pas – mais c’est ce qu’elle déclenche qui importe : un lieu une journée – un lieu où écrire – une route – un évènement – éléments qui eux-mêmes déclencheront d’autres souvenirs),
  • une sorte d’échauffement : le journal est (aussi) un jogging de la langue (Guillaume Vissac) – je ne pars jamais courir sans chauffer un peu les muscles et les articulations – je pars toujours doucement,
  • un rituel au sens où écrire est (aussi) fait de rituels – même si je ne les organise pas consciemment et a priori : ils s’organisent,
  • un repère que nous prenons réellement en compte puisque nous vivons dehors.

Sur cette route que nous voulions prendre vers le Sud — je veux dire la route depuis Techirghiol vers Moşneni – la route 393 donc — et que nous souhaitions suivre plein Sud jusque retrouver la direction de la frontière – après Vama Veche – certains disent c’est impossible certains disent ça se fait très bien – c’est aussi que cette route celle de la côte est immonde.


En vrac : un homme avec son couteau d’une vingtaine de centimètres dans la main nous indique un coin de jardin pour y dormir – des poules tout autour elles sont inquiètes – en attendant le type qui vit là on fête le départ d’un pays (nous y reviendrons) – des chats combien de chats – sous les arbres et humides – un réparateur de bateaux – le plat de Varza à la Cluj ou quelque chose comme ça – la soupe turque – une cabane en bois au fond d’un jardin une ampoule jaune – dans la nuit je ramasse des pommes de terre et ça colle aux pieds nus – le vin d’ici – l’eau-de-vie – des histoires de route – les questions qui nous tombent dessus lorsqu’on commence à expliquer nos vies sur la route et à vélo – à propos de Vama Veche : « si tu as de l’argent tu la bois – si tu n’as plus d’argent demande de l’argent – avec cet argent tu bois » (c’est tout à fait n’importe quoi) (je voulais m’arrêter là-bas pour des images mais je ne sais pas si ce genre de projet peut tenir : déjà fait de nombreuses fois par d’autres) (est-ce une partie de Notre Est lointain) (ou bien Notre Est lointain n’est-il pas plutôt simplement ce qu’on aperçoit ce qu’on ressent).


Un bruit quelque chose sur la tente : des pommes qui s’écrasent sur la toile.


Des immeubles de Mamaia – je n’en parle même pas.