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nuit temps zéro

vendredi 25 mars 2011, par AnCé t.

il fait sombre le ciel est très foncé d’un bleu très foncé – il fait sombre mais il y a les lumières de la ville dehors tu es dehors et tu vois les lumières de la ville – sur la terrasse aussi il y a une lanterne et une grosse bougie dedans – plus loin les néons blancs – la maison est sombre les lumières sont éteintes – tu es sur la terrasse et une femme arrive avec sa fille – elle te parle mais impossible de comprendre ce qu’elle dit – tu ne comprends pas la langue tu essaies de lire les expressions de son visage sous son voile — elle s’en va — tu ne la suis pas peut-être qu’elle voulait que tu la suives mais tu restes sur la terrasse il fait encore chaud tu entends les klaxons les taxis parfois des pétards — tu as même vu un feu d’artifice cette nuit là — le chat du voisin ou peut-être un chat errant grimpe dans l’olivier en face – des bruits tu entends des bruits tout près ce ne sont pas des pétards ce n’est pas un feu d’artifice enfin tu ne sais pas trop reconnaître ce bruit ça ressemble à des pétards mais c’est plus fort et puis les sirènes tu les entends après tu ne comprends pas ce qui se passe ça va vite très vite tu rentres dans la maison tu entends des cris dehors alors tu sors – tu repenses à cette femme tu te demandes encore ce qu’elle t’avait dit dix minutes avant les coups de feu — pourquoi tu sors tu as perdu ta tête ta langue tu ne sais plus parler tu te mets à courir dans la ville électrique tu croises des enfants ils courent aussi — des jeeps pleins de jeeps tu ne sais toujours pas pourquoi tu cours comme ça tu ne penses pas et toujours tu entends des bruits — des tirs — des sirènes – tu cours et tu as chaud — tu ne sais pas vraiment où tu vas — peut-être tu cherches cette femme — tu arrives en bas du mur alors tu attrapes la corde et tu sautes sur le mur tu t’arrêtes en haut et tu regardes la ville il y a d’étranges bruits les lumières dansent toutes les couleurs — tu es sur le mur et tu t’es arrêtée sur le mur tu avances très doucement tes pieds sont froids laissent des traces de peintures rouges en haut du mur — un dessin — est-ce qu’elle est venue te dire de partir ou alors elle s’est trompée de maison ce n’est pas toi qu’elle voulait voir elle s’est sans doute trompée — mais tu te dit maintenant que tu aurais du essayer peut-être de comprendre ce qu’elle essayait de te dire — tu continues d’avancer sur le mur


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