Nous cherchons une voix

Nous cherchons une voix.

Nous cherchons une voix dans le noir. 



Nous cherchons la route le jour et les pluies — nous cherchons l’image.

Nous cherchons un récit quelque chose pour la suite


un chemin. 



Nous


nous cherchons les cabanes ouvertes — les herbes hautes et les bêtes — nous cherchons ceux qui traversent des frontières ceux qui passent des murs et des fossés — nous cherchons ceux qui marchent encore leur regard là-bas. Nous cherchons le son — nous cherchons le son exact et changeant des horizons lunes et tendres — nous cherchons le son des tremblements dérives et luttes — le son des mots des vents des yeux qu’on ferme pour mieux voir le son. Nous cherchons les brouillards les nuits les neiges — nous cherchons des bêtes parfois nous-mêmes nous nous cherchons — nous cherchons nos langues d’une tendresse qu’on ne dit pas souvent. Nous cherchons — la mélodie qui tremble — celle de nos corps de nos suées de nos langues des poussières et des routes — nous cherchons le son d’une cabane pour y raconter des histoires et regarder le vent souffler quelque chose — un cheveu peut-être nos poèmes tiennent à peine d’un — pas qu’on avance encore nous cherchons un sac de quoi — une théière qu’on aurait rapporté d’un pays lointain — une histoire une image et quelques fringues usées. Nous cherchons quelque chose un moment — nous cherchons un moment il existe ce moment — nous cherchons des mots des trucs et ça nous colle à la bouche encore leurs histoires leurs mots — nous cherchons un texte un poème quelque chose pour caresser nos regards. 


Nous


nous cherchons


là où les corps vont


là où les rêves caressent les ombres


là où tout


vacille


encore.