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journal permanent | 17 décembre 2013

mardi 17 décembre 2013, par sebmenard

J’ai écrit récemment un poème – le poème de l’urgence de ne pas se taire – mais comme le titre n’allait pas et comme je le trouvais incomplet je ne l’ai pas mis en ligne – donc je n’ai pas suivi la règle fixée concernant les 36 poèmes – contournons – ce poème évoque les trucs immondes que certains se permettent les trucs qui ne peuvent pas exister mais qui existent tout de même – je ne comprenais pas pourquoi je le laissais de côté – depuis hier soir je sais : c’est qu’il faut en ajouter c’est que ça ne suffit pas c’est que le flux d’immondices est immense et laid.


Têtes dans le train de 6h45 (horaires retardées) : têtes endormies qui tapent contre une vitre – gueule en vrac allongée sur la table – pied qui pend presque mort dans le vide et suit les secousses du train – fond de ligne TER qui secoue jusque son terminus (et les trains s’y arrêtent qui ne peuvent aller plus loin) – type qui bave sur son manteau endormi bouche ouverte – corps debout contre un poteau qui tient comment dans la nuit – flotte qui s’égoutte sur le sol plastique – écouteurs qui crachent leur flux de beats dans les oreilles des corps usés.


Article fascinant de Karl Dubost à propos des relations sur le web :

Le spam n’est pas vraiment un objet technologique, mais un phénomène social d’attention et de son coût. Dans notre vie quotidienne, nous le vivons en permanence, dans nos relations humaines. Lorsqu’une personne sollicite beaucoup trop votre attention dans le cas où il n’y a pas de désirs ou besoins de cette relation, vous ignorez la relation. En ville, l’opportunité de sollicitation est tellement importante que nous prenons par défaut d’ignorer le reste du monde. Vous ne dites pas bonjour à toutes les personnes que vous croisez sur le trottoir au moment de l’achalandage matinal—Cela pourrait être une expérience intéressante. En revanche en vous promenant dans un endroit moins dense, campagne ou rue déserte, vous êtes plus suceptible de changer le mode par défaut en esquissant un signe de tête ou même un « bonjour. » Le mode d’échange par défaut du Web est celui du quai du métro aux heures de pointes.


Jacob Holdt – il faut que je découvre ce photographe (hallucinant) qui dit par ailleurs :

Un aventurier voyage d’un point A à un point B, alors que le vagabond voyage dans une troisième dimension – celle où vous vous prenez aussi des pains dans la gueule.

Mais c’était dans un article à propos de Ryan McGinley (connais pas non plus – fascinant) :

Ryan McGinley est passé du documentaire façon journal pas très intime à la fiction sans pour autant changer son propos : capter l’énergie et l’esthétique d’une génération étouffée par la crise, l’ambiance vigi-pirate, le capitalisme et la vie qui (s’en) va avec.


Maintenant que je note une grande partie des choses que je souhaite retenir – que je confie en quelque sorte cette tâche à la prise de notes au clavier (l’action de taper sur le clavier et de mettre en forme le texte participe de la mémoire) au site au disque dur de ma machine et deux autres externes – que me reste-t-il – à l’intérieur.