Poéme du conteneur [16/29]

J’ai vu aujourd’hui le mot conteneur. Immédiatement — en croisant le mot conteneur — deux images me sont parvenues : tout d’abord celle d’un cargo chargé de conteneurs — ensuite — celle d’un conteneur qu’on aurait posé par exemple dans un champ à l’entrée d’un bois — et ce serait une cabane idéale. Ce serait le conteneur de nos mondes — le conteneur de nos rêves et de nos histoires — on y déposerait nos corps nos carcasses et nos crasses — ça nous suffirait. Ce serait notre coin et on le partagerait. J’ai trouvé ça bien — un conteneur. Mais tout est injuste. Et un monde où les conteneurs voyagent plus facilement que les humains ne tient pas dans un poème. Ensuite — je veux dire : après avoir écrit ce poème — rien n’a changé.